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Si les radars faisaient œuvre pédagogique, les revenus qu'ils dégagent devraient diminuer et, dans un objectif idéal, conduire tôt ou tard à leur suppression. C'est tout le contraire qui se passe. Selon le constat de la Cour des comptes, l'État a récolté, tous systèmes de radars confondus, plus de 2 milliards d'euros en 2023. Le record de 2017 à 1,98 milliard est donc dépassé avec comme explication un effet mécanique dû à l'augmentation du nombre de radars qui atteignent désormais 4 661 appareils, en hausse de 131 par rapport à l'année précédente.
Parmi ces nouveaux venus, on dénombre 104 radars autonomes particulièrement efficaces, plus connus sous le nom de radars chantier (ETC). Reconnaissables à leur structure grise, ils peuvent être déplacés et sont donc moins facilement « géolocalisables » par les usagers que les autres systèmes automatiques, les radars tourelles. Munis d'une lecture par lidar, une sorte de laser bien plus performant que le classique Doppler, ils se montrent quatre fois plus productifs et ne sont en général pas signalés par un panneau, sauf lorsqu'ils sont dans leur mission d'origine, c'est-à-dire installés sur un chantier.
Ces engins à l'aspect de blindé militaire et leurs homologues tourelles, englobés dans les systèmes automatiques, ont généré 750 millions d'euros de recettes en 2023, en dessous des prévisions (755 millions) et du record de 825 millions d'euros en 2017.
17 changements de vitesse aux 100 km
Cela représente tout de même une hausse de 5,7 % sur l'année 2022. Ce rendement moins élevé qu'attendu est mis sur le compte de la mauvaise lecture des photos radar, inexploitables près d'une fois sur trois en dépit d'une technologie sophistiquée. Il y a également l'indisponibilité technique de certains radars, proche de 10 %. Le vandalisme en est la cause, avec des dispositifs incendiés, plombés à la munition de chasse, repeints, coiffés de sacs-poubelle ou de pneus. Tout cela témoigne de la réprobation de toute une population, parfois pour des revendications éloignées de la sécurité routière.
« En effet, dit l'association 40 Millions d'automobilistes, entre les routes qui sont passées à une limitation à 80 km/h, et celles sur lesquelles les 90 km/h d'origine ont été restaurés, les automobilistes ne savent plus à quelle vitesse rouler. Selon une étude publiée récemment par Coyote, il y aurait en moyenne 17 changements de limitation de vitesse aux 100 kilomètres sur les routes françaises. Par exemple, entre Versailles et Cergy-Pontoise sur la N186, les automobilistes font face à 18 changements de limitation de vitesse sur une distance de 28 km, ce qui est colossal. »
La Cour des comptes relève encore que le taux de paiement des amendes stagne à 53,6 %. Et note que 62 % seulement des recettes des PV sont affectés à la sécurité routière. Si 710 millions d'euros reviennent en effet aux collectivités pour améliorer le transport et la sécurité routière, 691 millions vont à l'État lui-même pour son désendettement. 391 millions vont à l'entretien et à la multiplication des radars, 211 millions aux infrastructures, le reste étant dispersé sur d'autres affectations sans rapport direct avec la sécurité routière.
Lidl fait des meuleuse sur batterie... Très efficaces si je vois la photo d'illustration...
Scandaleuse pompe à fric alimentant un racket étatique sous couvert de "sécurité routière", argument battu en brèche par la réalité des chiffres
Où la sécurité routière était dépendante d'une politique de prévention.
Aujourd'hui elle est dépendante de la politique financière de l'État au dépit de la prévention.