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Décarboner l'atmosphère, décongestionner le trafic routier, le tout made in France : le vélo cargo séduit de plus en plus, et plusieurs fabricants se sont lancés dans une production locale, accompagnés parfois de grands constructeurs automobiles. Alors que les marques les plus prestigieuses, d'Aston Martin à Porsche en passant par Lamborghini, Alpine, Mercedes, BMW et tant d'autres, diffusent déjà des machines sportives au design soigné, les constructeurs, français notamment, s'intéressent désormais à la circulation en ville et aux vélos utilitaires.
Sur le site de production de Renault Trucks de Saint-Priest, dans la banlieue de Lyon, les camions ne sont pas les seuls engins à sortir des lignes. Le constructeur (filiale du groupe suédois Volvo) s'est associé depuis un an à la start-up Kleuster pour assembler des vélos cargo, soit de longs vélos électriques avec une caisse pour transporter des colis.
L'objectif : « Adresser au dernier kilomètre, voire au dernier mètre » d'une livraison en ville notamment, car les camionnettes, bien qu'électriques, « resteront dans un embouteillage », contrairement aux vélos, souligne M. Sonzini. Renault Trucks a aidé Kleuster « à monter en compétence et surtout à installer une ligne de production avec des standards industriels », explique à l'AFP Julien Sonzini, directeur de la mobilité urbaine du constructeur.
Le vélo est ensuite distribué dans le réseau Renault Trucks, aux côtés des camions et camionnettes diesel ou électriques. Selon Gérard Tetu, dirigeant et fondateur de Kleuster, la demande est « pour l'instant timide » et accélère « au rythme des ZFE » (zones à faibles émissions, qui limitent la circulation des véhicules polluants). Mais le patron y voit « un vrai enjeu » de décarbonation et décongestion des villes, et a identifié « un vrai intérêt, que ce soit des collectivités ou des entreprises ».
La Poste s'y met à Paris
Le poids lourd du secteur des vélos cargo, Douze Cycles, a installé sa nouvelle usine à Longvic, près de Dijon. Pour son nouveau modèle, quelque 30 % des clients devraient être des particuliers et 70 % des professionnels. Pour transporter des enfants ou des courses à l'avant ou à l'arrière, c'est la solution idéale en centre-ville et dans les ZFE.
« On parle d'artisans, d'entreprises, qui utilisent ces vélos pour la cyclo-logistique », selon le fondateur de Douze Cycles, Thomas Coulbeaut. En 2022, 738 454 vélos à assistance électriques (VAE) ont été vendus en France au cours de l'année (+ 12 %), représentant 28 % du marché. Le nombre de vélos cargo vendus, en grande partie électrifiés, a presque doublé (de 17 000 à 33 000), même s'il s'agit encore de faibles volumes.
Dans certains arrondissements de Paris, la majorité des colis de La Poste sont déjà livrés en cycle et le groupe s'est engagé à acheter d'ici à 2025 au moins 1 000 vélos cargo supplémentaires.
Le géant du commerce en ligne Amazon compte développer ses « pôles de micromobilité » – des dépôts plus petits que les entrepôts de périphérie, d'où il peut assurer la livraison en cœur de ville à pied ou à vélo – qui existent déjà dans plus de 20 villes européennes.
Peugeot Cycles, le plus expérimenté des constructeurs automobiles dans le vélo, doit aussi lancer en 2024 un premier modèle cargo destiné aux professionnels et fabriqué à Lyon par la start-up Beweel. Et des équipementiers automobiles ont également investi le créneau, comme Bosch ou Valeo, qui produisent les moteurs électriques des vélos.
Toyota « made in France »
Chez Douze Cycles, la quatrième génération du vélo cargo est fabriquée en France « quasiment dans son intégralité », détaille Thomas Coulbeaut. Même la pièce maîtresse du cycle, le cadre, est fabriquée dans l'Hexagone – un défi industriel, alors que l'écrasante majorité des cadres de vélos est aujourd'hui fabriquée en Asie.
« Ce sont différentes parties qui sont assemblées ensemble par soudage », explique le dirigeant. « C'est beaucoup de petites pièces qu'il faut préparer, souder » et cela nécessite « beaucoup de main-d'œuvre ». Pour localiser la fabrication en France, il fallait « répondre aux mêmes fonctionnalités en fabriquant de manière différente », par moulage, réduisant le temps de fabrication et la main-d'œuvre nécessaires, et donc les coûts.
Et là aussi, un groupe automobile est de la partie : la filiale française de Toyota a commencé à commercialiser les vélos cargo « made in France » dans un réseau de 270 concessions. Toyota a « créé des espaces dédiés » dans les concessions pour le vélo, commercialisé sous la double marque, et formé les équipes commerciales… et techniques, détaille Frank Marotte, PDG de Toyota France.
« Une des ambitions que l'on a pour nous différencier du reste des acteurs, c'est d'assurer une structure de service après-vente comparable à ce que l'on trouve dans l'automobile », ajoute-t-il.
Un relant de l'occupation. L'occupation ecolo dans toute sa splendeur
Vous remarquerez, sur la photo d'entête de l'article, que Lamborghini fabrique des vélos... Sans pédales (ni moteurs ?). Allez, encore un petit effort !
Les constructeurs sont et ont toujours été toqués d'une seule chose : le FRIC ! ! ! !