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Plus que bicentenaire, l'entreprise familiale Peugeot a été fondée en 1810 (sous Napoléon Ier), et a commencé à construire des automobiles dès 1891. Grâce à un moteur 4 cylindres de conception révolutionnaire (à double arbre à cames en tête et 4 soupapes par chambre) dû à l'ingénieur Ernest Henry, la marque au lion domine les épreuves d'endurance du début du XXe siècle, remportant notamment les 500 miles d'Indianapolis en 1913, 1916 et 1919. Très en avance sur son temps, ce moteur servira d'ailleurs d'inspiration en course automobile aux États-Unis jusque dans les années 1970.
Fort de cette expérience, Peugeot s'engage aux 24 Heures du Mans dès la quatrième édition de l'épreuve en 1926 avec deux Type 174S 4 cylindres 3,8 litres de 100 ch, la numéro 2 pour l'équipage André Boillot-Louis Rigal, la 3 pour Louis Wagner-Christian Dauvergne. Le début de course est prometteur, puisque les Peugeot en prennent d'emblée la tête, établissant au passage le record du tour. Toujours en lice pour la victoire au petit matin du dimanche, les françaises vont souffrir d'une application intransigeante du règlement, la numéro 3 étant mise hors course au 76e tour pour avoir été démarrée à la poussette après un arrêt au stand, la 2 étant disqualifiée peu après en raison d'un montant de pare-brise cassé… Le public crie à l'injustice mais Peugeot repart bredouille.
Record de vitesse en 1988
La marque au Lion ne revient dans la Sarthe qu'en 1937 en tant que motoriste des Darl'mat DS avec des 4 cylindres 2 litres. Les voitures se classent à d'honorables 7e, 8e et 10e places mais ne peuvent contester la victoire finalement remportée par la Bugatti Type 57G (aussi appelée « le Tank » pour son style particulier) 8 cylindres 3,3 litres devant deux Delahaye 6 cylindres 3,6 litres. La Darl'mat progresse et se classe 5e en 1938, mais il faudrait un moteur plus puissant pour jouer la victoire. Ce moteur, les ingénieurs Peugeot ne le fourniront à l'équipe WM qu'en 1988, qui établit avec sa P88 un record de vitesse encore inégalé dans la ligne droite des Hunaudières, à 407 km/h, finalement annoncé à 405 km/h pour faire écho au lancement de la Peugeot 405 cette même année. Mais cette performance historique vaut une surchauffe au V6 2.8 turbo Peugeot, qui entraîne l'abandon de la WM peu après.
Victoires en 1992 et 1993
L'ambition de gagner les 24 Heures du Mans ne prend réellement forme pour la marque au Lion que sous l'impulsion de Jean Todt à la fin des années 1980, après de nombreuses victoires gagnées en championnat du monde des rallyes et en rallye-raid. C'est le programme 905, lancé en 1988 et officiellement présenté en juillet 1990. Si la 905 évolution 1 à moteur V10 3,5 litres de 650 ch remporte ses premières victoires en 1991 en courses sprint, elle n'est pas encore assez fiable pour finir les 24 Heures du Mans, les deux exemplaires engagés cette année-là abandonnant successivement sur panne d'allumage et rupture de commande de boîte de vitesses. Méticuleusement préparées, les éditions de 1992 et 1993 sont celles de la consécration pour Peugeot, qui remporte ainsi deux victoires de rang dans la Sarthe. Tant et si bien qu'à l'issue du programme 905, la marque au Lion s'engage en Formule 1, devenant motoriste de McLaren en 1994.
Retour en 2007
Peugeot ne revient aux 24 Heures du Mans qu'en 2007 avec l'ambition de faire gagner un moteur diesel (performance qu'Audi est parvenu à accomplir en… 2006 avec la R10 TDI). La Peugeot 908 HDi est visiblement bien née puisqu'elle signe la pole position dès sa première apparition dans la Sarthe aux mains de Stéphane Sarrazin. Las, la fin de course est émaillée de problèmes mécaniques pour Peugeot, et alors que la 908 n° 7 doit abandonner à moins de deux heures de la fin de l'épreuve, la n° 8 donne à son tour des signes de faiblesse dans la dernière heure, mais réussit néanmoins à terminer en 2e position derrière l'Audi R10 TDI n° 1, qui signe la 7e victoire de la marque aux anneaux en 8 ans.
Victoire en 2009, retour en 2023
L'édition 2008 est encore plus cruelle pour Peugeot, qui domine clairement les essais et le début de course. Mais cette domination n'est valable que sur sol sec, et les Audi reprennent inexorablement l'avantage lorsque la pluie se met à tomber pendant la nuit. L'Audi n° 2 repasse en tête au petit matin, mais la pluie cesse et la Peugeot n° 7 remonte. Malheureusement pour Peugeot, une nouvelle averse inonde la piste à moins de deux heures de l'arrivée et fige les positions. Audi gagne encore devant deux Peugeot. Il faut attendre l'édition 2009 pour voir la marque au lion triompher à nouveau dans la Sarthe après de nombreuses péripéties. C'est la troisième victoire à ce jour de Peugeot aux 24 Heures du Mans.
La marque au Lion revient dans la Sarthe sans succès en 2010 (abandons) et 2011 (finissant aux 2e, 3e, 4e et 5e places, mais laissant encore la victoire à Audi), et jette l'éponge en début de saison 2012 alors que le développement de la version hybride de la 908 était pourtant terminé, et l'équipe prête à prendre part à la première manche de la saison à Sebring aux États-Unis. C'est donc avec une volonté de revanche que Peugeot Sport revient dans la Sarthe en 2023 après une longue période de gestation et de développement pour sa nouvelle 9X8.
Peugeot flamboie au Mans pendant que les possesseurs de véhicules équipés de moteurs PURETECH galèrent avec des moteurs défaillants et dangereux.
Nous dépensons notre argent à réparer des vehicules véreux et Peugeot investit des fortunes pour 2 ou 3 voitures qui ne courront que 24 heures... Peut-être ?
Peugeot a gagné les 500 miles d Indianapolis en 1913 (Goux) et 1914 (Thomas).
Et les autres. Ne pas oublier la présence de Porsche, recordman du nombre de victoires dans la sarthe avec 19 réalisations…