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Le cinéma est un art démiurge. Il invente le monde, mais le récrit aussi, remettant l'Histoire en « scènes », installant un imaginaire qui fait date, figeant sa version des événements. Jusqu'à lui « faire écran » ? Un représentant démocrate au Congrès avait dû démontrer à Steven Spielberg, après son Lincoln, que, non, deux représentants du Connecticut n'avaient pas voté non à l'abolition de l'esclavage.
Gageons que beaucoup de Britanniques, aujourd'hui, ne voient la vie de Gandhi qu'à travers le film d'Attenborough avec Ben Kingsley, et que bien des Français ont de la libération de Paris la vision qu'en donne Paris brûle-t-il ?, superproduction multirediffusée, comme les Américains se représentent le débarquement avec Le Jour le plus long ou le Soldat Ryan.
C'est cette dé(sin)formation qu...
A l'époque, Paris Match avait publié en couverture une photo couleur de la rue de Rivoli couverte de drapeau nazi et cela avait été un choc.
Il avait été établi une convention que l'on ignorait et qui ne représentait la 2e GM qu'en noir et blanc, probablement pour rendre ces évènements lointains.
Le noir et blanc du film est en lui-meme une manipulation ; quant à la realité historique, on a eu depuis de nombreux documentaires serieux qui ont retabli la realité des faits.
Mais le film se laisse voir.
Pour le 50e anniversaire de la Liberation, mon oncle (de la 2e DB) etait venu à Paris et avait retrouvé son char. Il avait alors été bien reçu et decoré, avant de reprendre sa route vers l'Est et liberer d'autres villes
C'est toute l'ambiguïté des films "historiques" : pour le grand public, c'est la version qui est retenue pour longtemps même si elle déforme gravement la réalité...
Au lieu des « vérités » de Mr Lorrain (sources ?), on aimerait connaître l’avis plus neutre du consul suédois Nordling. Celui-ci mentionne dans ses mémoires la décision de réduire la garnison allemande de 22000 soldats à 2000. Cette décision, prise pendant la trêve du 19 août, préserve définitivement Paris de toute destruction majeure au cours des combats qui suivront. L’historien Jean-Paul Lefebvre-Filleau mentionne un autre fait méconnu : Le refus catégorique du général Hans Speidel de lancer sur Paris des V1 et des V2 dont les rampes de lancement étaient encore très actives dans le nord de la France et en Belgique.