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La Citepa publie ce jeudi la mise à jour de son Baromètre des émissions mensuelles, qui donne une première estimation des émissions de gaz à effet de serre françaises pour 2023. Celles-ci seront consolidées dans un futur rapport à paraître en juin prochain, mais, pour le moment, les nouvelles sont bonnes : les émissions françaises ont baissé de 4,8 % en 2023, soit de 19 millions de tonnes de CO2 équivalent (Mt CO2e) en moins, par rapport à l'année 2022, et s'établissent, hors importations et hors puits de carbone, à 385 millions de tonnes équivalent CO2 (Mt CO2e) en 2023. Il s'agit de la baisse la plus importante depuis 2015, les rejets carbonés ayant été réduits de 29 % depuis 1990.
La France a donc de fortes chances de remplir ainsi ses objectifs en termes de budget carbone pour la période 2019-2023, tels que définis par la stratégie nationale bas carbone (SNBC-2).
Une dynamique positive à nuancer
2023 accentue même cette dynamique positive : l'an dernier, la baisse des émissions, écrit la Citepa, a été « plus accentuée qu'en 2022 », où les émissions avaient baissé de 2,7 % par rapport à 2021, et atteignent un niveau « plus bas qu'en 2020, où la combinaison de la crise du Covid-19 et d'un hiver plus rigoureux avait contribué à une très forte réduction des émissions pour atteindre le niveau de 392 Mt CO2e ». L'estimation pour 2023 est de 385 Mt CO2e.
Ces bons résultats sont néanmoins à nuancer : la SNBC-2 a en effet été adoptée pour remplacer la stratégie précédente, la SNBC 2015, dont les objectifs, jamais atteints, avaient été jugés trop ambitieux. Si on se réfère aux objectifs de réduction fixés par cette dernière, la France émet ainsi toujours trop de carbone, même si l'écart se resserre.
De nombreux efforts restent également à faire : pour tenir l'objectif de réduction en brut de 50 % des gaz à effet de serre d'ici à 2030 par rapport au niveau de 1990, il faut renouveler cette baisse tout au long des sept prochaines années.
La SNBC-2 doit en outre être revue : calculée sur un objectif de réduction de 40 % des émissions entre 1990 et 2030, les émissions maximales prévues doivent être abaissées afin de s'aligner sur l'objectif européen d'une réduction de 50 % des émissions brutes d'ici à 2030.
Des baisses dans la production d'énergie, l'industrie et le résidentiel
Dans le détail, la réduction des émissions de carbone, le principal gaz à effet de serre, est portée par les efforts de plusieurs secteurs, parmi les plus polluants.
Le secteur de la production d'énergie voit ainsi ses émissions chuter de 14 % en 2023 par rapport à 2022, avec 6,3 millions de tonnes de CO2 équivalent en moins. Une performance à mettre sur le compte de la relance des centrales nucléaires, après l'arrêt forcé d'une large partie des réacteurs en 2022, et, dans une moindre mesure, sur l'essor des énergies renouvelables, qui ont réduit la dépendance de la France aux énergies fossiles. L'objectif fixé par la SNBC pour ce secteur est d'aboutir à 35 Mt CO2e/an en moyenne entre 2024 et 2028.
Le secteur résidentiel-tertiaire continue lui aussi à réduire ses émissions, avec une baisse de 6 % par rapport à 2022, soit 3,9 Mt CO2e en moins, le niveau le plus bas depuis 1990. Cette baisse s'explique, selon la Citeca, par plusieurs facteurs : la rénovation thermique des bâtiments, les températures douces, qui ont réduit les besoins en chauffage, mais aussi et surtout la sobriété forcée des ménages, liée à la hausse du prix de l'énergie et à la forte inflation. Le secteur boucle ainsi son budget carbone prévu pour la période 2019-2023, et atteint même le niveau de baisse plus ambitieux prévu pour la période 2024-2028.
Une baisse notable est aussi remarquée dans le secteur de l'industrie, avec - 8 % d'émissions par rapport à 2022. Le secteur dépasse néanmoins les objectifs moyens pour la période 2019-2023 et doit poursuivre ses efforts s'il veut respecter les objectifs fixés pour la période suivante.
Des émissions en hausse dans le secteur aérien
Enfin, la vraie nouveauté réside dans le secteur des transports, le plus polluant, et dont les émissions augmentaient ou stagnaient depuis dix ans. Pour la première fois, le secteur routier voit ainsi ses émissions baisser de 3 % en 2023, le niveau le plus bas observé depuis 2009, hors Covid. Un résultat essentiellement porté par la hausse des prix à la pompe, la baisse des ventes de voitures diesel et l'évolution des comportements, avec, par exemple le développement du covoiturage.
À LIRE AUSSI COP28 : la France est l'une des économies les plus décarbonées du mondeLe secteur aérien, par contre, suit, lui, une trajectoire inverse : les émissions des vols intérieurs, incluant l'Outre-mer, ont ainsi crû de 21 % en 2023, et dépassent les niveaux de 2019. La part internationale augmente, elle aussi, de 27 %. Il respecte néanmoins son budget carbone sur la période 2019-2023.
L'évolution des émissions de l'agriculture, secteur responsable de 19 % des émissions françaises, et de celui des déchets, n'est cependant pas encore connue. Tendanciellement à la baisse ces dernières années, elles devraient apparaître dans le prochain rapport du Citeca, en juin 2024.
Il faut remercier Pompidou et Giscard pour ce résultat. Grâce à eux et malgré la haute trahison de Hollande et Macron qui ont décidé de tout détruire, on s'en sort encore bien en 2023.
La résilience de la France aux destructeurs est franchement exceptionnelle. En 12 ans d'efforts, les socialistes ont certes compromis l'avenir mais sur l'inertie, on tient encore un peu la route
En 2024 les émissions de CO2 sont prevues en baisse de 2 a 3% par rapport a 2023…. Et grace aux renouvelables et au nucleaire ils sont sur la trajectoire de la neutralite carbone en 2055/60
soit avec 5 a 10 ans de retard par rapport a l’Europe mais l’effort est de loin plus important pour eux !
- 10% grace aux renouvelables… !