Guerre Hamas-Israël : Tsahal ordonne l’évacuation de l’est de Rafah, une opération « inhumaine » selon l’ONU

L’armée israélienne a lancé le déplacement des populations alors qu’une opération militaire est censée avoir lieu prochainement dans la ville palestinienne, malgré les protestations internationales.

A.B avec AFP

Des gens fuient Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 6 mai 2024.
Des gens fuient Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 6 mai 2024. © Hatem Khaled - Reuters

Temps de lecture : 3 min

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L'offensive est-elle imminente ? L'armée israélienne, qui encercle Rafah depuis plusieurs semaines en vue d'une offensive redoutée, a entamé ce lundi 6 mai une «  opération d'ampleur limitée » visant à évacuer «  temporairement » environ 100 000 personnes résidant dans l'est de cette ville de la bande de Gaza, les appelant à rejoindre des «  zones humanitaires ». Une déclaration qui intervient alors que les négociations pour une nouvelle trêve ont pris du plomb dans l'aile, ce week-end. «  Nous avons commencé une opération d'ampleur limitée pour évacuer temporairement les personnes résidant dans l'est de Rafah », a déclaré un porte-parole de l'armée lors d'un point de presse à l'Agence France-Presse (AFP), répétant que « c'est une opération d'ampleur limitée ».

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En dépit des condamnations internationales, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a promis de lancer cette offensive, l'armée affirmant lundi qu'elle était indispensable pour « détruire les quatre derniers bataillons » du mouvement islamiste dans le territoire palestinien. De son côté, le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme ayant jugé lundi « inhumain » l'ordre d'évacuation.

« Les habitants de Gaza continuent d'être frappés par les bombes, les maladies et même la famine. Et aujourd'hui, on leur a dit qu'ils devaient à nouveau se déplacer » quand « les opérations militaires israéliennes à Rafah s'intensifient », a déclaré Volker Türk dans un communiqué. « C'est inhumain. C'est contraire aux principes fondamentaux du droit international humanitaire et du droit international des droits de l'homme », a-t-il ajouté.

Environ 100 000 déplacés

Interrogé sur le nombre de personnes concernées, ce porte-parole a indiqué que «  l'estimation était autour de 100 000 personnes […] dans l'immédiat ». Plus tôt dans un communiqué, l'armée avait indiqué «  encourager les habitants de l'est de Rafah à se déplacer vers les zones humanitaires élargies », précisant que «  les appels à bouger temporairement vers la zone humanitaire seraient relayés par tracts, SMS, appels téléphoniques et messages en arabe dans les médias ». « Les habitants évacuent dans la terreur et la panique », a déclaré à l'AFP Ossama al-Kahlout, un responsable du Croissant-Rouge palestinien dans l'est de Rafah, précisant que les zones désignées abritaient environ 250 000 personnes.

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Des « milliers » de personnes quittent l'est de Rafah après des frappes aériennes israéliennes sur la zone que l'armée israélienne a ordonné d'évacuer quelques heures auparavant, a-t-il ajouté plus tard. Un habitant de Rafah a indiqué à l'AFP que certains avaient reçu des messages vocaux sur leur téléphone les invitant à partir et des SMS avec une carte leur indiquant vers où se rendre. L'armée assure dans son communiqué avoir «  élargi la zone humanitaire à al-Mawasi », à une dizaine de kilomètres de Rafah, où sont installés notamment «  des hôpitaux de campagne, des tentes et un volume croissant de nourriture, eau, médicaments et autres ».

« Éloigner les civils du danger  » selon Tsahal

Selon l'ONU, environ 1,2 million d'habitants, en majorité poussés là par les combats, s'entassent dans Rafah, localité de la lisière sud de la bande de Gaza. Craignant un bain de sang parmi les civils, les capitales et organisations internationales s'opposent à l'opération annoncée d'Israël qui affirme indispensable que ses troupes entrent dans Rafah pour y anéantir les derniers bataillons du mouvement islamiste palestinien Hamas.

« Ce plan d'évacuation vise à éloigner les civils du danger, a déclaré le porte-parole de l'armée, notre but est de combattre le Hamas, pas les habitants de Gaza. Et c'est pourquoi nous menons cette évacuation temporaire précise », conclut-il. Par ailleurs, proche allié d'Israël, le président Joe Biden a réitéré ce lundi son opposition au Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou d'une offensive terrestre à Rafah.

Après des bombardements nocturnes qui ont fait 16 morts au sein de deux familles, selon les secouristes, la Défense civile a annoncé lundi que l'armée intensifiait ses frappes sur deux des quartiers concernés par les évacuations.

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Commentaires (21)

  • le Teckel a poils durs

    Il manque une légende « c’est ou science po ?  ».

  • Pasidouqueça

    Vise un peu la photo commentaire, tt est là, l’artiste à droite qui se prélasse...

  • Pasidouqueça

    Ah ah klaxonner à tue-tête, tt bon