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Luc Vernet a deux passions dans la vie : l'agriculture et l'Afrique. Après avoir travaillé un temps aux côtés de Dacian Ciolos, l'ex-président du groupe Renew au Parlement européen, il est revenu à ces passions. Cofondateur des laboratoires d'idées Farm Europe et Farm Africa, il détaille pour Le Point les choix calamiteux qui ont été faits par les États membres de l'Union européenne (UE) lors des modifications successives des contours de la politique agricole commune (PAC). Mais il n'est pas trop tard pour rectifier le tir.
Le Point : La PAC a été transformée au fil du temps par le législateur européen. Ces changements sont-ils en partie responsables du malaise paysan ?
Luc Vernet : La crise actuelle est le fruit de choix politiques, essentiellement sur le plan européen. Elle était prévis...
Il daidra demander à Cyrill Dion et au CESE d'organiser une convention citoyenne avec Pompili pour penser l'agriculture de demain... Mais sans inviter les agriculteurs au "débat".
Le cours sur les parties prenantes se divise en deux :
les parties prenantes internes (essentiellement l'entreprise) et les parties prenantes externes (les liens commerciaux et le Monde politique, le Monde médiatique, les Riverains et ONG).
le Monde politique :
Développement économique local (emploi local, effet d'attraction d'autres acteurs de la vie économique, optimisation des retombées économiques sur l'activité locale... )
Investissement à long terme (pérennité)
Risques et impacts environnementaux et sanitaires liés aux produits ou à l'activité
Taxes et redevances (contribution aux finances publiques)
Respect de la réglementation
Communication externe et participation à la vie entrepreneuriale
Certification
Qui fait tout ça et avec qui ?
J'ai vécu dans une famille paysanne jusqu'à la mort du grand-père qui m'a élevé (j'avais 15 ans). Depuis, j'ai toujours vécu (j'ai 71 ans) dans la ruralité profonde. Et je voudrais ici, du fait de la crise paysanne actuelle, livrer quelques observations :
1- Parmi les paysans, il y en a qui travaillent énormément et bien d'autres qui ne font pas grand-chose hors traire les subventions ;
2- A de rares exceptions près, les paysans sont antiécologiques et considèrent la Nature comme une ressource à exploiter ;
3- Les paysans sont assaillis de toutes parts par des règlements et normes émanant de toutes les strates institutionnelles qui, souvent, sont parfaitement incompétentes pour les édicter ;
4- Les paysans subissent une pression financière éhontée de la part des industries agroalimentaires et de la grande distribution qui ne leur laissent que des marges râpées à la corde ;
5- Les paysans sont confrontés à une concurrence étrangère (surtout hors UE) absolument honteuse et assassine.
Il est urgent que la paysannerie retrouve honneur et force, et refasse de son labeur un vrai métier de haute qualité et de haute exigence.
Il faut choisir : ou bien manger moins mais beaucoup mieux des produits de qualité, locaux et de saison … ou continuer d'ingurgiter toutes les malbouffes importées et bradées par la grande distribution.