Xi Jinping en France : « Le problème de la surcapacité de la Chine n’existe pas », selon le président chinois

Ce lundi, le président chinois a été reçu par Emmanuel Macron à l’Élysée sur fond de tensions commerciales eurochinoises et de guerre en Ukraine.

Par N.T avec AFP

Temps de lecture : 4 min

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« La situation internationale, très clairement, nécessite plus que jamais ce dialogue eurochinois. » Tels sont les mots d'Emmanuel Macron, qui a accueilli ce lundi son homologue chinois Xi Jinping à l'Élysée pour une visite d'État de deux jours en France. Tandis que des tensions économiques s'accumulent entre l'Union européenne et la Chine, le président français a appelé à des règles commerciales « équitables » et à une coordination « décisive » sur la guerre en Ukraine.

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Cette visite, qui suscite des critiques de l'opposition, notamment du candidat des socialistes aux élections européennes Raphaël Glucksmann, qui reproche au président français de « dérouler le tapis rouge » de façon « obséquieuse » à un « dictateur », s'inscrit dans le cadre des 60 ans des relations diplomatiques bilatérales avec son homologue chinois, arrivé la veille à Paris pour sa première tournée européenne depuis 2019.

Le président français, qui espère toujours poser la France en « puissance d'équilibre » face au bras de fer sino-américain, a expliqué vouloir soulever « en toute amitié et confiance » les « préoccupations, pour essayer de les surmonter », mettant en garde contre « une logique de découplage qui serait néfaste » sur le plan économique, et prônant « des règles équitables pour tous ».

Faire front commun face au « commerce déloyal »

Pour la première entrevue de cette visite d'État, Emmanuel Macron était accompagné de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, afin d'afficher, comme il y a cinq ans et l'an dernier en Chine, un front continental uni sur les questions commerciales. La patronne de l'exécutif de Bruxelles a aussi demandé un « égal accès aux marchés ». Avant la rencontre, elle avait insisté sur le fait que l'Europe ne pouvait « pas accepter » le « commerce déloyal » causé par l'afflux de véhicules électriques ou d'acier chinois fabriqués grâce à des « subventions massives ». L'Union européenne « n'hésitera pas à prendre des décisions fermes » pour « protéger son économie et sa sécurité », a souligné Ursula von der Leyen.

Face à eux, le numéro un de la superpuissance asiatique n'est pas rentré dans le dur des sujets en présence des caméras, plaidant seulement pour que la Chine et l'Union européenne renforcent leur « coordination stratégique » et demeurent « des partenaires ». « Le prétendu “problème de la surcapacité de la Chine” n'existe pas », a ajouté Xi Jinping, estimant que « l'industrie chinoise des nouvelles énergies » permettait au contraire « d'accroître l'offre mondiale et d'atténuer la pression de l'inflation mondiale ».

À LIRE AUSSI Intelligence artificielle : quand la Chine surpasse les États-UnisLes différends commerciaux sont nombreux et pourraient déboucher sur des hausses des taxes douanières. Menacée d'être prise en tenailles entre les économies américaine et chinoise, massivement aidées par la puissance publique, l'Union européenne a multiplié ces derniers mois les enquêtes sur les subventions étatiques chinoises à plusieurs secteurs industriels, notamment aux véhicules électriques.

Le président français a reconnu, dans La Tribune dimanche, que les Européens n'étaient « pas unanimes » sur leur stratégie. Une pique à peine voilée à l'égard de l'Allemagne, souvent accusée de faire cavalier seul pour préserver ses exportations de voitures vers la deuxième puissance économique mondiale. À Pékin, les mesures européennes sont jugées « protectionnistes ». Les autorités chinoises ont lancé leur propre enquête antisubventions, visant essentiellement le cognac français, contre laquelle le président français compte s'élever.

Une « trêve olympique » en jeu

Le président français compte également demander au chef d'État chinois de soutenir la « trêve olympique » à l'occasion des Jeux de Paris cet été. La « coordination » avec Pékin sur les « crises majeures » en Ukraine et au Moyen-Orient est « absolument décisive », a-t-il martelé lundi. Paris veut a minima s'assurer que la Chine, principale alliée du président russe Vladimir Poutine, ne bascule pas dans un soutien clair à son effort de guerre face à Kiev. Voire « l'encourager à utiliser les leviers » dont elle dispose sur Moscou pour « contribuer à une résolution de ce conflit », selon l'Élysée. Le matin, Ursula von der Leyen s'était dite « confiante » dans le fait que la Chine peut continuer à tempérer les menaces nucléaires russes.

À LIRE AUSSI Macron, l'Ukraine, l'Europe et la ChineSouhaitant le retour de « la paix et la stabilité » en Europe, Xi Jinping a assuré dans une tribune publiée dans Le Figaro vouloir « œuvrer avec la France et toute la communauté internationale à trouver de bonnes pistes pour résoudre la crise » en Ukraine.

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Commentaires (15)

  • mireil

    C’est, une fois de plus, fait enfumer

  • Stan_fr

    @ lécologismeçasuffit. 07-05-2024 12h11

    - Votre déficit commercial en notre faveur est de 52 milliards = de yuans ? = non d'Euros !

    Jetez votre iPhone...

  • Stan_fr

    @ puzzle 07-05-2024 12h02

    Beavo vous avez casé un "Tsarévitch Poutine", plus que 9 et à vous l'image Panini de jupiter...

    Trop mignons les thuriféraires dépités des résultats de VH, vraiment trop mignons, continuez !