Le Festival de Cannes menacé par un appel à la grève d’un collectif de travailleurs du cinéma

Le collectif Sous les écrans, la dèche a lancé un appel à la grève face « au contexte d’extrême fragilisation et d’urgence absolue à protéger nos savoir-faire ».

Par Nathan Tacchi

Le collectif s'inquiète de la future réforme de l'assurance-chômage et de la précarisation du métier.
Le collectif s'inquiète de la future réforme de l'assurance-chômage et de la précarisation du métier. © SYSPEO/SIPA / SIPA / SYSPEO/SIPA

Temps de lecture : 2 min

À une semaine du lancement des festivités, le Festival de Cannes est menacé par un appel à la grève rarissime d'un collectif de travailleurs du cinéma Sous les écrans, la dèche. Dans un communiqué publié sur X (anciennement Twitter), ce collectif « de précaires des festivals de cinéma » s'inquiète de « la précarité grandissante » parmi les travailleurs des festivals du cinéma. Le collectif, qui déplore que leurs activités ne relèvent pas du régime de l'intermittence du spectacle, s'insurge contre la future réforme de l'assurance-chômage qui vient durcir les conditions d'indemnisations.

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Comme l'écrit le collectif, les successives réformes de l'assurance-chômage « plongent les travailleurs des festivals dans une précarité telle que la majorité d'entre [eux] devr[a] renoncer à [son] activité, mettant par là en péril les manifestations auxquelles [ils] collabor[ent] ». Le collectif se bat aussi contre de trop faibles rémunérations. « D'après nos propres enquêtes, nous avons découvert que 80 % des employés du festival gagnent moins de 2 000 euros par mois lorsqu'ils sont sous contrat, ce qui est impossible à vivre à Paris », a indiqué un membre du collectif au média Deadline.

Aucune proposition concrète n'a été avancée

Cette 77e édition du Festival de Cannes est déjà fortement menacée par la rumeur d'une liste de dix noms d'acteurs, réalisateurs et producteurs accusés d'agressions sexuelles pouvant être divulguée avec la montée des marches. Selon le site Deadline, 200 travailleurs du collectif Sous les écrans, la dèche pourraient venir perturber l'événement pour protester contre leurs salaires. Parmi les membres du collectif, on retrouve des projectionnistes, des sous-titreurs, des attachés de presse des festivals et autres employés administratifs et techniques.

La tenue du festival n'est cependant pas remise en question, d'après un porte-parole du collectif. « Nous exigeons que les structures qui nous emploient soient affiliées à une convention collective adaptée nous permettant d'être embauché au régime de l'intermittence, et que nos métiers soient intégrés à l'annexe 8 du règlement de l'assurance-chômage, qui s'applique aux ouvriers et techniciens engagés par des employeurs du cinéma, avec 18 mois de rétroactivité », écrit le collectif sur son site.

À LIRE AUSSI Cannes 2024 : que penser de la sélection annoncée par Thierry Frémaux ? Le collectif peut compter sur le soutien de poids lourds de l'industrie du cinéma français, comme la réalisatrice Justine Triet, aperçue l'année dernière avec un pin's aux couleurs du mouvement. « Nos alertes et nos revendications ont été jusqu'ici accueillies avec une bienveillance polie, mais aucune proposition concrète n'a été avancée par le CNC [le Centre national du cinéma et de l'image animée, NDLR] ou le ministère de la Culture », se désole le collectif dans son communiqué. Et conclut : « L'ouverture prochaine du Festival de Cannes a donc pour nous cette année un goût amer. »

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Commentaires (9)

  • Brattelle

    Résurgence insupportable d'attaques insupportables contre le droit à la paresse et à l'intermittence. Colère et inquiétude.

  • Skyrunnernumber1

    Rien de grave. Il faudrait surtout que l'on arrête de subventionner toute cette daube, ces films "engagés", à gauche naturellement, que quasiment personne n'ira voir. Les films français sélectionnés à Cannes, c'est comme les melons, il faut que tu en voies 100 pour en trouver un de bon.

  • dizul

    Des traine savates obligés de travailler 507 heures soit 14, 5 semaine par an (35h/sem). Après quoi, ils se reposent... Pas contents les chéris ? Qu'ils fassent comme tant d'autres, qu'ils changent de métier, ou d'employeur.