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La SNCF donnait deux ans à sa filiale Ouigo pour réussir le lancement de dessertes avec des trains lents mais moins chers. Paris-Nantes et Paris-Lyon avaient été lancés en avril 2022. À partir du 5 avril prochain, Rennes est la nouvelle destination en Ouigo train classique. Ces trains lents (160 km/h quand même) exploités avec des rames Corail repeintes, et disposant de prix bloqués entre 10 et 49 euros maximum, devraient bientôt faire aussi Paris-Bordeaux, puis Paris-Bruxelles en 2025, ouvrant la formule à l'international.
Les chiffres saluent le succès : « Depuis son lancement, en 2022, Ouigo train classique a déjà conquis plus de 2 millions de voyageurs sur les lignes Paris-Lyon et Paris-Nantes et 60 % des billets ont été vendus à moins de 20 euros », se félicite Jérôme Laffon, directeur d'Ouigo, qui n'espérait au démarrage qu'un million de voyageurs. 250 000 voyageurs sont attendus cette année sur la ligne Paris-Rennes.
L'aller Paris-Austerlitz est programmé à 8 h 12 pour arriver quatre heures vingt-huit minutes plus tard à Rennes et en ne payant que 10 euros ! Le même trajet depuis Montparnasse en TGV inOui demande une heure trente-deux à partir de 39 euros. Notons que le train classique s'arrête au Mans et à Laval, en plus des gares de Massy-Palaiseau, Versailles-Chantiers et Chartres.
Billet entre 5 et 49 euros
Cette offre de la filiale de la SNCF est séduisante par ses tarifs : les billets Ouigo train classique sont vendus entre 10 et 49 euros. Pour les enfants de moins de 12 ans, un tarif fixe de 5 euros est appliqué. Pour ce prix, le voyageur peut embarquer un bagage à main ainsi qu'un bagage cabine, comme sur Ouigo grande vitesse. Un bagage supplémentaire coûte 5 euros. Le transport d'un vélo est, quant à lui, facturé 5 euros s'il est démonté et rangé dans sa housse, et 10 euros s'il est non démonté. En revanche, les rames ex-Corail et repeintes ne sont pas équipées du wi-fi.
Vers ces mêmes destinations de Rennes, Nantes et Lyon, le TGV pousse des pointes à 320 km/h, ce qui prend deux heures pour le trajet contre quatre par la ligne classique. Le prix du billet est à l'avenant, allant de 10 à 97 euros, à croire que la grille des tarifs est indexée sur les vitesses des trains.
Une grille des tarifs qui a évolué
Retour vers les années 1970 : avant l'arrivée du TGV, le prix du billet de chemin de fer, en première comme en seconde classe, était proportionnel à la distance parcourue. Pour le calculer, il suffisait de multiplier le prix du kilomètre (fixé par l'État) par la distance donnée par l'indicateur des horaires Chaix.
Avec l'apparition du TGV, en 1981, circulant sur de coûteuses lignes nouvelles dédiées, souvent plus courtes, apparaît un système de tarification différentielle en temps réel appelé « yield management » et inspiré du transport aérien. L'objectif est de fixer les prix en fonction de la demande et d'ajuster en fonction du taux de remplissage des rames. Les trains Intercités à réservation obligatoire y seront astreints, tandis que les TER et le Transilien, subventionnés par les régions, obéissent à une autre logique. Pour le voyageur qui doit emprunter un TER puis un TGV, c'est souvent une usine à gaz tarifaire, faute de coordination entre SNCF Voyageurs et les édiles des régions. La liaison la moins rapide peut être la plus chère !
Qu'on n'est pas obligé de descendre pour pousser ! C'est déjà ça. Non ?
Donc des trains plus lents et moins chers, bientôt moins confortables, alors pourquoi ne pas aller au bout du raisonnement et revenir aux 3ème classe du XIXe siècle, avec des wagons sans toits, ouverts à la pluie et au vent : au moins, ca économisera la clim...
Pendant ce temps-là, les salariés de la SNCF, petris dans leur moelle d'esprit gauchiste égalitaire voyagent gratos ou presque.
Elle est pas belle la vie ?
@Luky33 : Avant il n’y avait que le « train des riches », et les pauvres ne pouvaient plus voyager. Dorénavant, ils le pourront. Une bonne nouvelle, notamment pour les étudiants issus de territoires éloignés des grandes villes. Par ailleurs, ces nouveaux tarifs incitatifs vont désencombrer certains axes routiers. C’est parfait.