Automobile : la France s’électrifie

Une voiture sur quatre vendues en France en 2023 se branche sur une prise de courant, qu’elle soit 100 % électrique, ou hybride rechargeable.

Source AFP

Attendue pour le printemps 2024, la Citroën ë-C3 devrait contribuer à la démocratisation de la voiture électrique en France.
Attendue pour le printemps 2024, la Citroën ë-C3 devrait contribuer à la démocratisation de la voiture électrique en France. © WILLIAM CROZES

Temps de lecture : 3 min

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Les véhicules tout électriques ont représenté 16,8 % des nouvelles immatriculations, tandis que les hybrides rechargeables, ces véhicules qui peuvent rouler en mode électrique, ont représenté 9,2 % des voitures mises en circulation. Plus de 1,5 million de véhicules électriques et hybrides rechargeables roulent déjà sur les routes françaises, selon l'association des professionnels des mobilités électriques, l'Avere. Tesla domine largement le marché de l'électrique en France et en Europe fin 2023, avec sa berline Model 3 et son SUV Model Y. Suivent dans le classement la petite Dacia Spring et la MG4, des voitures chinoises, devant la Fiat 500e et la Renault Mégane E-Tech Electric, première voiture française.

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Prix en baisse

Les voitures électriques restent bien plus chères à l'achat que leurs équivalents thermiques ou hybrides. Et la plupart des modèles visaient jusqu'ici des acheteurs aisés. Plusieurs constructeurs doivent étoffer leur gamme en 2024 avec des modèles plus grand public, à l'image de la Citroën ë-C3. Avec des batteries plus petites, et donc une autonomie limitée, ceux-ci passent sous la barre des 25 000 euros (hors bonus). L'explosion de la concurrence pousse les constructeurs à baisser leurs prix. Ils envisagent une nouvelle baisse du coût des batteries, qui représentent jusqu'à la moitié de la valeur du véhicule. Les voitures électriques commencent également à arriver sur le marché de l'occasion, avec une foule de Renault Zoe, les pionnières, à partir de 7 000 euros, mais aussi des Peugeot 208 et des Tesla Model 3.

Bonus resserré

Le bonus à l'achat a été resserré fin 2023 : après avoir dopé les ventes d'hybrides et d'électriques, Tesla et voitures chinoises comprises, cette subvention est désormais réservée aux électriques. Les nouveaux critères environnementaux favorisent de facto les véhicules les moins lourds et produits en Europe. Les voitures de fabrication chinoise comme la Dacia Spring, l'électrique la moins chère du marché, mais aussi les Tesla Model 3 et MG 4, sont exclues du bonus. Le montant du bonus pourrait par ailleurs être abaissé de 5 000 à 4 000 euros pour les 50 % de Français les plus aisés, selon une source gouvernementale, ce qu'un décret devra officialiser. Il resterait à 7 000 euros pour les autres.

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Leasing social

Pour que les foyers les plus modestes aient accès à l'électrique, l'État a lancé un dispositif de location avec option d'achat (LOA) à moins de 100 euros pour les citadines, et 150 euros pour les familiales (hors assurance et entretien). Avec 20 000 voitures la première année, ce dispositif est ouvert dans un premier temps aux « actifs gros rouleurs » (qui parcourent plus de 8 000 kilomètres par an ou habitent à plus de 15 km de leur lieu de travail). L'État finance chaque location à hauteur de 13 000 euros.

Dès 40 euros par mois

Cette LOA sera ouverte à terme à la moitié des ménages les plus modestes, dont le revenu fiscal de référence par part est inférieur à 15 400 euros. Sans apport initial, la location est prévue pour trois ans. Les constructeurs ont déjà lancé des offres alléchantes sur des voitures à l'autonomie limitée. Renault brade sa petite Twingo électrique (fabriquée en Slovénie) à partir de 40 euros par mois, entretien compris. Citroën annonce sa future ë-C3 à partir de 54 euros, Fiat loue sa petite 500e à partir de 89 euros par mois, et Opel son petit SUV Mokka, fabriqué en France, à 119 euros.

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La recharge accélère

Si la plupart des conducteurs rechargent à la maison, et que l'autonomie des voitures continue à progresser au-delà des 400 kilomètres, les bornes électriques au bord des routes sont essentielles pour faire de longs trajets. Avec un peu de retard, la France a passé en 2023 le cap des 100 000 bornes de recharge, dont près de 15 % à recharge rapide (plus de 50 kW), selon les chiffres de l'Avere. Posées par des réseaux comme Ionity, Tesla Driveco ou TotalEnergies, ces bornes électrifient notamment les grands axes et les parkings de supermarché.

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Commentaires (23)

  • le couperet

    Une belle arnaque et je n'aurai une auto électrique que contraint et forcé avec la condition que l'état me la paye en totalité.

  • Alphal

    C'est une'victoire'illusoire à la Pyrrhus pour les VE et PHEV pour la bonne raison que la politique des malus sur les thermiques (jusqu'à 60 kEUR) fait disparaitre ces motorisations des catalogues des fabricants, il n'y a pratiquement plus d'autres choix pour qui souhaite et peut encore acquérir un véhicule neuf. La réalité du marché est plutôt la sinistrose liée à l'augmentation énorme des prix, il manquait en 2023 environ 500000 véhicules neufs/an en France par rapport à 2019 (-20%) malgré les subventions de l'État pour les VE et PHEV (particuliers et entreprises) qui se tarissent et tendent à disparaitre comme en Allemagne. Cette politique européenne est mortifère pour ses constructeurs qui licencient en Europe (dernier exemple en date, le groupe VW) dans un monde en croissance débridée qui ne veut pas de la neutralité carbone avant 2070 ou jamais. Les LOA et LDD donnent l'illusion aux acheteurs d'être solvables, c'est une forme de crédit revolving à laquelle on échappe difficilement par son principe. Le poste de dépenses transport des ménages est en passe de devenir le deuxième en France après celui du logement et avant l'alimentation, est-ce bien raisonnable ? La LOA sociale n'est qu'un exercice de communication qui ne concernera de très peu de véhicules (20000 en 2024 soit moins de 1% du marché) et que l'Etat n'aura pas les moyens d'étendre à l'image de l'Allemagne. A quand la prise de conscience en Europe ? Doit-on s'attendre à une destruction de l'industrie européenne de l'automobile à la faveur de la Chine et autres pays asiatiques qui ne s'imposent aucune contrainte dans ce domaine et qui se feront un plaisir de venir s'installer en Europe avec leurs VE et PHEV comme va le faire BYD en Roumanie ou le fait déjà Hyundai. On aimerait avoir un article de fond sérieux sur ce sujet de la part du Point plutôt que de simples recopies de communiqués de presse d'acteurs du marché.

  • alexander18

    La voiture électrique ? Elle ne passera pas par moi...
    Et l'hybride rechargeable encore moins !