Cette voiture chinoise va affoler les compteurs

Le succès du label anglais né il y a 110 ans, relancé après une longue éclipse par la Chine, se déroule comme un plan militaire réglé au cordeau. Des stands pavoisant aux couleurs de l'Union Jack il y a dix ans avec des modèles pas très glamours, MG a su jouer de la batterie pour donner du rythme à une gamme entièrement rénovée.

À base d'électrique désormais, elle bouscule les prévisions les plus folles, MG ayant déjà bouclé son objectif de ventes 2023 en France, trois mois avant la fin de l'année. Il est vrai que la politique de prix agressive séduit un consommateur plus avide de « bons coûts » que de réputation, et notamment les particuliers qui constituent à 75 % le fonds de commerce de MG en France.

Ces bases saines visent un record annuel qui sera attisé par la fin probable des bonus à destination des produits « made in China » et de l'empressement à acheter avant le 15 décembre. Mais MG ne semble pas s'en inquiéter outre mesure avec une politique de prix si agressive qu'elle resterait compétitive en 2024, sans bonus.

C'est en tout cas le sens des déclarations de Julien Robert au site AutoActu. Le directeur des ventes et du réseau MG dit n'avoir pas postulé auprès de l'ADEME pour l'obtention du bonus, convaincu qu'il ne l'obtiendra pas au terme d'une démarche complexe dont l'administration française a le secret. MG vend pourtant quatre modèles en dessous du seuil fatidique de 47 000 euros, mais la traçabilité verte exigée l'an prochain par la France n'est pas envisageable.

C'est pourtant la MG4 qui affole les compteurs avec un prix d'entrée à 29 990 euros sans bonus, largement inférieur à celui de ses plus proches concurrentes. MG ajoute même une offre à 99 euros/mois, devançant non sans malice la concurrence sur la proposition d'Emmanuel Macron d'une voiture à 100 euros par mois.

Exploit technique

Un autre modèle devrait affoler les compteurs, c'est le Cyberster, un roadster qui renoue avec l'histoire de la marque anglaise faite de TA, TD, TF, MGA, MGB. Elle a médusé les visiteurs des différents salons où elle est apparue et séduit le public anglais très connaisseur du Goodwood Festival cet été. Mais si celle-ci se découvre en 10 secondes en dessous de 50 km/h, ce qui est presque banal, elle ouvre ses portes en élytres, ce qui l'est moins, et se propulse à l'électricité, ce qui est unique. En effet, inclure un pack batterie dans une voiture basse (1,30 m mais longue de 4,50 m) et un ou deux moteurs (deux ou quatre roues motrices) relève de l'exploit technique. À vérifier volant en mains.

On se souvient que Tesla a fait ses débuts avec un roadster électrique en 2008 et que l'exemplaire personnel d'Elon Musk a été expédié dans l'espace vers Mars par SpaceX. Annoncé pour 2020 et toujours pas arrivé, il devrait avoir sa version moderne un jour mais Porsche va le devancer avec le futur Boxster et Maserati développe un GranCabrio Folgore. Mais le MG Cyberster les coiffe toutes au poteau en donnant le tempo de ce nouveau genre de roadster aux antipodes d'une Mazda MX-5 compacte, légère et thermique qui est la plus respectueuse du genre.

MG a annoncé le tarif du Cyberster en Chine, entre 41 000 et 46 000 euros. Le prix en Europe sera évidemment plus élevé, mais MG semble bien décidé à faire de l'image, quel qu'en soit le prix. Avec une accélération de 0 à 100 km/h en 3,6 s et à condition que le châssis se montre à la hauteur, notamment en termes de rigidité et d'agilité, la pérennité de MG serait assurée.