L’automobile en leasing social a déjà fait le plein

Avec trois candidatures pour chaque dossier admissible en 2024, le plan gouvernemental risque la pénurie de crédits prélevés sur les impôts des Français.

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Renault détient la palme du pas cher avec sa petite Twingo E-Tech à partir de 40 euros par mois, entretien compris.
Renault détient la palme du pas cher avec sa petite Twingo E-Tech à partir de 40 euros par mois, entretien compris.

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Qui n'a pas son bonus écologique, sa prime à la conversion, son coup de pouce à la mobilité assistée par les fonds publics ? L'automobile ne repose plus sur des bases saines depuis longtemps et, s'il fallait s'en convaincre, le plan du leasing social inventé afin que les plus défavorisés aient accès à la voiture électrique le démontre. Ici, la mesure part d'un sentiment louable mais elle vient s'ajouter à une batterie d'aides de toutes sortes qui faussent la relation acheteur-vendeur.

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Au point de ne plus savoir vraiment quel est le vrai prix d'une voiture. Témoin le tarif d'une Dacia Spring, la voiture électrique la moins chère du marché. Privée de bonus écologique pour cause de fabrication en Chine, le constructeur a décidé de compenser en partie en baissant son tarif catalogue de 2 400 euros. Quel est le vrai prix, celui d'avant ou celui d'après ? Le succès rencontré par le leasing social fait irrémédiablement verser l'automobile dans un marché d'assistés dont certains ont vraiment besoin d'un coup de pouce mais dont les autres profitent du système.

Les conditions pour postuler sur le site mis en place par le ministère de la Transition énergétique sont néanmoins encadrées. À ce stade en effet, pour pouvoir s'inscrire, il vaut mieux appartenir à ces ménages modestes dont le revenu fiscal de référence est inférieur à 15 400 euros… par part. Ils bénéficieront de la moitié des dossiers. Lancé en décembre 2023, ce dispositif de location avec option d'achat (LOA) à moins de 100 euros pour les citadines, et 150 euros pour les familiales (hors assurance et entretien) a déjà fait le plein. Même s'il s'agit d'intentions, plus de 80 000 inscriptions ont été recueillies sur la plateforme mon-leasing-électrique.fr alors que le budget alloué par l'État ne concerne que 25 000 demandes.

Un coup de pouce à 13 000 euros

La ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, a déclaré sur France Info « nous avions effectivement réservé 25 000 véhicules et je peux vous dire que j'ai recontacté les constructeurs. Stellantis m'a confirmé qu'ils étaient prêts à mettre des véhicules complémentaires si effectivement les Français étaient au rendez-vous de cette promesse », a indiqué la ministre.

Elle peut aussi se tourner vers Bruno Le Maire, ministre des Finances, qui s'allège de 13 000 euros par dossier pour rendre l'opération accessible. Dur d'honorer les promesses du président Macron.

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Pour aboutir, la candidature devra être instruite et se transformer, si tout va bien, en commande ferme. Mais une sélection prioritaire des candidats sera mise en place, au moins pour les débuts du plan et si l'État ne rallonge pas les lignes de crédit.

Seront d'abord traités les dossiers déposés par les « actifs gros rouleurs », entendez par là ceux qui roulent plus de 8 000 kilomètres par an ou habitent à plus de 15 kilomètres de leur lieu de travail. Sans apport initial, la location est prévue pour trois ans, renouvelable une fois et aux voitures d'occasion de moins de 42 mois et au très discutable rétrofit. Pour ce qui est des voitures neuves, Stellantis apparaît bien armé avec sa future ë-C3 à partir de 54 euros, Fiat avec la 500e à partir de 79 euros par mois, et Opel avec le SUV Mokka, fabriqué en France, à 119 euros. Renault détient la palme du pas cher avec sa petite Twingo E-Tech à partir de 40 euros par mois, entretien compris.

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Commentaires (8)

  • Philippe-$

    C'est déjà oublié, on se dirige vers les 4000 milliards, tout va bien, bonne année en perspective

  • chicago51

    Pays socialiste, ceux qui ne remplissent pas les cases des revenus n’ont qu’à payer pour les autres !

  • robardelles

    La croissance de leurs impôts permettra ces subventions pour les plus démunis d'entre nous, mais eux n'auront plus assez d'argent pour s'acheter une voiture électrique.