Voitures électriques : des françaises sous haute tension

Qu’il s’agisse de citadines, de familiales, ou de modèles « premium », les nouveautés tricolores vont déferler sur nos routes en 2024.

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La planche de bord du nouveau Peugeot 3008 intègre un impressionnant écran flottant incurvé de 21 pouces de diagonale.
La planche de bord du nouveau Peugeot 3008 intègre un impressionnant écran flottant incurvé de 21 pouces de diagonale.

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Les planètes semblent en passe de s'aligner pour les groupes automobiles français. Pour commencer, les ventes de voitures électriques explosent sur le Vieux Continent, et plus particulièrement dans l'Hexagone, avec une augmentation de 374 % entre 2019 et 2022, portant leur part de marché à 15,9 % sur les neuf premiers mois de 2023. Mieux, les nouvelles règles d'attribution du bonus applicables l'an prochain devraient désormais favoriser les modèles assemblés en Europe au détriment de ceux importés d'Asie, tels que les MG4 ou Tesla Model Y d'entrée de gamme. Or 2024 s'annonce justement comme une année particulièrement riche en lancement de modèles électriques pour les marques françaises. Il faut y voir le résultat d'un développement technique et industriel intense des groupes automobiles tricolores au cours des cinq dernières années.

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Ainsi, en pleine « Renaulution », la marque au losange s'apprête-t-elle à commercialiser un nouveau Scenic. Mais alors que le premier modèle portant cette appellation créée en 1996 a démocratisé le concept du monospace, celui qui arrivera dans les concessions au printemps 2024 a pour ambition de réinventer la berline à vocation familiale autour d'une chaîne de traction 100 % électrique. Assemblé dans l'usine de Douai, développé sur une version agrandie de la plateforme CMF-EV, déjà utilisée par la Megane E-Tech, le nouveau Scenic mesure 4,47 m de longueur pour 1,86 m de largeur et 1,57 m de hauteur. Deux capacités de batterie sont proposées, de 60 ou 87 kWh pour des autonomies de 420 et 620 km. La traction est assurée par un moteur électrique à rotor bobiné fabriqué en France, dans l'usine historique Renault de Cléon. Deux puissances sont proposées : 170 ch pour la version 60 kWh, 220 ch pour la 87 kWh. Le chargeur embarqué standard de 7 kW peut être porté à 22 kW en option pour une recharge complète en moins de quatre heures sur wallbox triphasée. Enfin un branchement sur borne rapide (150 kW) permet de restaurer de 200 à 250 km d'autonomie en trente minutes de charge.

<FIGCAPTION>Le Peugeot E-3008 (ci-dessus) trouvera sur sa route le Renault Scenic E-Tech 100 % électrique (ci-dessous). </FIGCAPTION>
Le Peugeot E-3008 (ci-dessus) trouvera sur sa route le Renault Scenic E-Tech 100 % électrique (ci-dessous).

Recharge. Et le Renault Scenic ne sera pas la seule nouveauté française sur ce segment en 2024 puisqu'il trouvera sur sa route un très ambitieux Peugeot E-3008. En effet, la marque au lion joue gros au moment de remplacer un modèle qui a assuré ces dernières années un rôle prépondérant dans sa rentabilité avec plus d'un million d'exemplaires vendus pour la seule deuxième génération du modèle commercialisée en 2016.

Attendue dans les concessions pour le début de l'année prochaine, cette troisième génération de 3008 a beau être nettement plus grande que la précédente avec 9 cm de plus en longueur, 5 cm de plus en largeur et 2 cm de plus en hauteur (L x l x h : 4,54 x 1,89 x 1,64 m), son style gagne en dynamisme grâce à un angle prononcé de sa lunette arrière et à ses grandes roues montées sur des jantes de 19 ou 20 pouces selon les versions. Techniquement, ce nouveau 3008 se démarque grâce à la plateforme STLA Medium du groupe Stellantis, optimisée dès la conception pour des versions 100 % électriques. Ainsi, le E-3008 sera proposé dès février 2024 avec une batterie de 73 kWh pour une autonomie de 525 km avec un moteur de 210 ch sous le capot, tandis qu'une version bimoteur 4 roues motrices de 320 ch arrivera fin 2024 avec la même batterie et un rayon d'action identique.

Pour celles ou ceux qui voudraient aller plus loin, il faudra attendre 2025 et la version « Grande autonomie », traction de 230 ch embarquant une énorme batterie de 98 kWh pour plus de 700 km sur une charge, selon le cycle officiel WLTP. La recharge, justement, se fait en 11 kW avec le chargeur embarqué standard, qui peut être remplacé par un 22 kW en option. Sur borne rapide à courant continu, le E-3008 accepte jusqu'à 160 kW, ce qui permet de restaurer une centaine de kilomètres de rayon d'action en moins de dix minutes. Enfin, contrairement au Renault Scenic exclusivement électrique, le nouveau 3008 sera aussi proposé en version hybride 48 V reprenant la mécanique du 3008 Hybrid 136 actuel, et en hybride rechargeable de 195 ch autorisant plus de 80 km d'autonomie électrique grâce à une batterie de 21 kWh.

Grand confort. Doté d'une habitabilité généreuse grâce à son empattement de 2,73 m (+ 6 cm), le 3008 se distingue par son interface homme-machine inédite constituée d'une grande dalle numérique de 21 pouces flottant au-dessus de la planche de bord pour la finition GT, tandis que l'entrée de gamme Allure se contentera de deux écrans séparés pour l'affichage de l'instrumentation et de l'infodivertissement. Assemblé à Sochaux, le 3008 sera rejoint fin 2024 par un nouveau 5008 pouvant accueillir jusqu'à sept occupants. Mieux, cette nouvelle plateforme STLA Medium étrennée par le 3008 sera aussi utilisée pour le DS 8, un luxueux SUV préfiguré par le concept Aero Sport Lounge, dont la présentation devrait intervenir fin 2024.

Mais l'année prochaine s'annonce surtout comme celle de la démocratisation de la voiture électrique française. Dans ce domaine, en attendant les premières informations officielles concernant une nouvelle Renault 5 construite à Douai, dans le Nord, et qui promet d'être très abordable, c'est Citroën qui vient de faire l'annonce la plus tonitruante avec une ë-C3 à 19 990 euros hors bonus, soit moins de 15 000 euros une fois l'aide à l'achat déduite si celle-ci reste du montant actuel (5 000 euros). Car cette ë-C3 d'entrée de gamme – dont l'autonomie ne devrait pas dépasser 200 km, petite batterie oblige – ne sera pas disponible avant 2025.

<FIGCAPTION>Sous ses airs de baroudeuse urbaine, la Citroën C3 devrait contribuer à populariser la voiture électrique dans l’Hexagone avec des versions ë-C3 très abordables. </FIGCAPTION> ©  William Crozes @ Continental Productions
Sous ses airs de baroudeuse urbaine, la Citroën C3 devrait contribuer à populariser la voiture électrique dans l’Hexagone avec des versions ë-C3 très abordables.
© William Crozes @ Continental Productions

En attendant, il faudra se contenter des versions de lancement de la C3, qui seront, elles, commercialisées dès le printemps 2024. Au programme, une essence PureTech 100 ch, une hybride 48 V de même puissance, et une première ë-C3 électrique de 113 ch déjà très abordable puisque proposée à partir de 23 300 euros (hors bonus toujours), ou 99 euros par mois, le tout pour une autonomie de 320 km qui n'a rien de ridicule pour une citadine.

Pour parvenir à ce résultat, les équipes de Citroën ont conçu une nouvelle plateforme Smart, développée sur la base de la CMP utilisée pour la précédente C3, et lui ont greffé une batterie lithium-ion de chimie LFP (lithium-fer-phosphate) moins onéreuse – et moins dense en énergie – que les NMC (nickel-manganèse-cobalt) majoritairement utilisées aujourd'hui par l'industrie. Résultat : une capacité de 44 kWh pour cette batterie qui adopte une forme parallélépipédique (et non plus en croix de Lorraine, comme celle des e-CMP actuelles) pour être installée sous la banquette arrière. Il faut en outre noter que cette C3 sera assemblée en Slovaquie dans l'usine Stellantis de Trnava, aux côtés de la Peugeot 208.

Citadine moderne. Culminant à 1,57 m de hauteur, cette nouvelle C3 adopte un profil de SUV mais conserve des mensurations parfaitement compatibles avec un usage urbain (longueur de 4,01 m). La position de conduite rehaussée de 10 cm par rapport à la C3 précédente facilite l'accès à bord. Le combiné d'instruments classiques est remplacé par un affichage projeté sur une surface de plastique placée à la base du pare-brise. Si, en finition d'entrée de gamme « You », la fonction d'infodivertissement est assurée par une application sur smartphone, pour lequel un support est prévu au centre de la planche de bord, un classique écran central tactile de 10,25 pouces prend le relais pour la version « Max », à l'équipement plus généreux. Cette dernière a même droit aux sièges et banquette rembourrés pour un meilleur moelleux.

Enfin toutes les ë-C3 devraient être équipées d'amortisseurs à butées hydrauliques progressives en compression comme en détente pour leur garantir un confort de suspension de référence, permettant notamment de préserver les lombaires de leurs occupants au passage des ralentisseurs, un véritable atout pour une citadine moderne §

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Commentaires (6)

  • Depuis ma campagne

    Les écolos nous intoxiquent,
    la voiture électrique n'est vraiment vertueuse ? Elle déplace la pollution, et malheureusement elle a bilan CO2 bien pire que les thermiques. On ne sait toujours pas comment traiter les batteries usagées. Seul intérêt, elle stimule la recherche, ce qui est toujours bien.

  • Karamelle38

    Heureuse propriétaire d’une MéganE électrique je ne reviendrai pas au thermique comme mon mari. Nous payons depuis plus de 50 ans nos impôts, voilà pour ceux qui peuvent penser que nous ne sommes que des profiteurs. Nous avons fait le choix d’une voiture fabriquée en France, pas en Chine ! Pour les voyages, il suffit de rentrer sa destination et les GPS Google nous indique où et quand recharger. Les bornes ne sont pas toutes hors service comme certains veulent le dire. Prochaine voiture, MeganE ou Scenic bien sûr électrique, qui sera rechargé comme aujourd’hui souvent à la maison grâce aux panneaux photovoltaïques.

  • Ben850

    …ayant 3 guerres de retard.
    Et un pont d’or au chinois.
    Ce n’est vraiment pas sérieux.