« Paris brûle-t-il ? » : quand le cinéma récrit l’Histoire

À Paris, une exposition au musée de la Libération lève le voile sur les ahurissantes tractations politiques qui entourèrent le tournage du film de René Clément.

Par

S’abonner sans engagement

Le réalisateur René Clément, sur le tournage de Paris brûle-t-il ?, en 1965.
Le réalisateur René Clément, sur le tournage de Paris brûle-t-il ?, en 1965.
© Marianne Productions/Transcontinental Films/Victor Rodrigue

Temps de lecture : 6 min

Le cinéma est un art démiurge. Il invente le monde, mais le récrit aussi, remettant l'Histoire en « scènes », installant un imaginaire qui fait date, figeant sa version des événements. Jusqu'à lui « faire écran » ? Un représentant démocrate au Congrès avait dû démontrer à Steven Spielberg, après son Lincoln, que, non, deux représentants du Connecticut n'avaient pas voté non à l'abolition de l'esclavage.

Gageons que beaucoup de Britanniques, aujourd'hui, ne voient la vie de Gandhi qu'à travers le film d'Attenborough avec Ben Kingsley, et que bien des Français ont de la libération de Paris la vision qu'en donne Paris brûle-t-il ?, superproduction multirediffusée, comme les Américains se représentent le débarquement avec Le Jour le plus long ou le Soldat Ryan.

C'est cette dé(sin)formation qu...

Cet article est réservé aux abonnés. S’identifier
La newsletter culture

Tous les mercredis à 16h

Recevez l’actualité culturelle de la semaine à ne pas manquer ainsi que les Enquêtes, décryptages, portraits, tendances…

Votre adresse email n'est pas valide

Veuillez renseigner votre adresse email

Merci !
Votre inscription a bien été prise en compte avec l'adresse email :

Pour découvrir toutes nos autres newsletters, rendez-vous ici : MonCompte

En vous inscrivant, vous acceptez les conditions générales d’utilisations et notre politique de confidentialité.

À ne pas manquer

Ce service est réservé aux abonnés. S’identifier
Vous ne pouvez plus réagir aux articles suite à la soumission de contributions ne répondant pas à la charte de modération du Point.

0 / 2000

Voir les conditions d'utilisation
Lire la charte de modération

Commentaires (5)

  • guy bernard

    A l'époque, Paris Match avait publié en couverture une photo couleur de la rue de Rivoli couverte de drapeau nazi et cela avait été un choc.
    Il avait été établi une convention que l'on ignorait et qui ne représentait la 2e GM qu'en noir et blanc, probablement pour rendre ces évènements lointains.
    Le noir et blanc du film est en lui-meme une manipulation ; quant à la realité historique, on a eu depuis de nombreux documentaires serieux qui ont retabli la realité des faits.
    Mais le film se laisse voir.
    Pour le 50e anniversaire de la Liberation, mon oncle (de la 2e DB) etait venu à Paris et avait retrouvé son char. Il avait alors été bien reçu et decoré, avant de reprendre sa route vers l'Est et liberer d'autres villes

  • sigeos

    C'est toute l'ambiguïté des films "historiques" : pour le grand public, c'est la version qui est retenue pour longtemps même si elle déforme gravement la réalité...

  • Gingko Biloba

    Au lieu des « vérités » de Mr Lorrain (sources ?), on aimerait connaître l’avis plus neutre du consul suédois Nordling. Celui-ci mentionne dans ses mémoires la décision de réduire la garnison allemande de 22000 soldats à 2000. Cette décision, prise pendant la trêve du 19 août, préserve définitivement Paris de toute destruction majeure au cours des combats qui suivront. L’historien Jean-Paul Lefebvre-Filleau mentionne un autre fait méconnu : Le refus catégorique du général Hans Speidel de lancer sur Paris des V1 et des V2 dont les rampes de lancement étaient encore très actives dans le nord de la France et en Belgique.