Edito

Le libre-échange, ami des agriculteurs

L’ÉDITO DE PIERRE-ANTOINE DELHOMMAIS. Alors que le discours de la FNSEA passe sous silence les succès à l’export, l’UE est l’une des grandes gagnantes de la libéralisation du commerce international.

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La FNSEA passe discrètement sous silence les succès à l’export en matière de céréales (+ 57 % en 2022, 11,5 milliards d’euros).
La FNSEA passe discrètement sous silence les succès à l’export en matière de céréales (+ 57 % en 2022, 11,5 milliards d’euros). © JONATHAN BARRETT/X04462/REUTERS

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L'accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Mercosur figure en haut de la longue liste des motifs de colère des agriculteurs français, qui dénoncent à l'avance une invasion de poulets brésiliens et de bœufs argentins chassant définitivement de nos assiettes les volailles de Bresse et les vaches charolaises. Rien de vraiment nouveau dans ces accusations. Flaubert écrivait déjà dans son Dictionnaire des idées reçues : « Libre-échange : cause de tous les maux, des souffrances du commerce. »

Depuis des siècles, le premier réflexe face à la menace d'une nouvelle concurrence consiste à vouloir s'enfermer chez soi en bouclant les portes commerciales à double tour. Depuis des siècles aussi, le protectionnisme obéit davantage à des préoccupations politiques qu'économiques.

Lors de la...

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Commentaires (35)

  • Tours2006

    Le problème n'est pas tant le libre-échange en lui-même mais plutôt les normes imposées aux produits français quand les produits étrangers n'y sont pas astreints, particulièrement les produits sur les fruits... Production + produits chimiques + voyage (et pollution... ) parfois long donnent des prix moins élevés que les produits français : n'y a t-il pas un problème ?
    Et beaucoup de produits disparaissent : uniformisation (dans tous les domaines, alimentaire, technique... ) pour faire des économies d'échelle... Et toujours plein de produits chinois...

  • nominoe

    Effectivement les biens manufacturés (dont la bagnole allemande, et bien peu la française) sont gagnants au libre échange, du moins pour l'instant. Néanmoins, dans les pays européens peu industrialisés, dont la France, malgré ces accords, la balance commerciale ne fait que se détériorer comme en France. Car les pays du Sud global ont maintenant leurs propres industries, payées par les délocalisations massives de l'Europe et donc sont plus compétitifs et moins dépendants des importations européennes. Des filières comme le poulet, la viande bovine, la pêche, en Europe sont directement menacées d'extinction par des producteurs par exemple sud américains peu regardants sur la qualité de production (les fameuses normes européennes ). Une fois de plus, les économistes comme Delhommais mélange les torchons et les serviettes à partir de données macro économiques maximisant les gains globaux et fermant les yeux sur les dégâts périphériques jugés négligeables du moins financièrement ou au titre de la balance gains/pertes(élevage, cueillette, biodiversité, aménagement du territoire menacé, dévalorisation du monde rural, menaces sur la santé des consommateurs, etc. ). Un exemple : les grands constructeurs européens se débarrassent des dernières voitures thermiques qu'ils produisent au travers de ces accords de libre échange. Ils continuent donc de polluer la planète du sud global en fermant les yeux sur leurs grandes promesses de réduire la pollution atmosphérique tout cela grâce aux accords de libre échange.

  • BenDu31

    Le deficit global de notre balance commerciale tendrait à démontrer que les nations européennes ne sont pas "que gagnantes" en matière de commerce international. Il faut nuancer.
    concernant les produit agricoles et agro-alimentaires, un des enjeux de cette colère paysanne est d'obtenir des clauses miroir tant sur la qualité des produits que sur leur mode de production,
    que je sache une voiture importée en Europe doit respecter les normes européennes. C'est vrai dans toute l'industrie sauf dans l'agriculture.
    un exemple pour illustrer ceci : 78 des 100 molecules autorisées au Brésil pour produire du maïs sont interdites en France, (source AGPM) dont certaines depuis plus de 30 ans. Nous importons plus d'un million de tonnes de maïs brésilien. Aucun dirigeant politique, aucun ministère, ne nous dis que nous consommons du maïs cultivé avec des phytosanitaires interdits. Alors meme que nous les considérons comme dangereux pour la santé humaine ou pour les milieux naturels. Quel marché de dupes pour les paysans comme pour les consommateurs !