« Les pouvoirs publics se sont désengagés de la gestion économique de l’agriculture »

INTERVIEW. Luc Vernet, spécialiste des questions agricoles européennes, explique en quoi les États membres sont responsables de la situation mortifère actuelle pour les paysans.

Par

S’abonner sans engagement

Des agriculteurs du Bas-Rhin bloquent un grand axe autoroutier à Strasbourg, le 25 janvier 2024. « Tous ceux qui sont attachés à une alimentation ancrée dans nos identités feraient bien de défendre la PAC », explique Luc Vernet, spécialiste des questions agricoles.
Des agriculteurs du Bas-Rhin bloquent un grand axe autoroutier à Strasbourg, le 25 janvier 2024. « Tous ceux qui sont attachés à une alimentation ancrée dans nos identités feraient bien de défendre la PAC », explique Luc Vernet, spécialiste des questions agricoles. © Nicolas Roses/Abaca

Temps de lecture : 9 min

Lecture audio réservée aux abonnés

Luc Vernet a deux passions dans la vie : l'agriculture et l'Afrique. Après avoir travaillé un temps aux côtés de Dacian Ciolos, l'ex-président du groupe Renew au Parlement européen, il est revenu à ces passions. Cofondateur des laboratoires d'idées Farm Europe et Farm Africa, il détaille pour Le Point les choix calamiteux qui ont été faits par les États membres de l'Union européenne (UE) lors des modifications successives des contours de la politique agricole commune (PAC). Mais il n'est pas trop tard pour rectifier le tir.

Le Point : La PAC a été transformée au fil du temps par le législateur européen. Ces changements sont-ils en partie responsables du malaise paysan ?

Luc Vernet : La crise actuelle est le fruit de choix politiques, essentiellement sur le plan européen. Elle était prévis...

Cet article est réservé aux abonnés. S’identifier
La newsletter international

Tous les mardis à 11h

Recevez le meilleur de l’actualité internationale.

Votre adresse email n'est pas valide

Veuillez renseigner votre adresse email

Merci !
Votre inscription a bien été prise en compte avec l'adresse email :

Pour découvrir toutes nos autres newsletters, rendez-vous ici : MonCompte

En vous inscrivant, vous acceptez les conditions générales d’utilisations et notre politique de confidentialité.

À ne pas manquer

Ce service est réservé aux abonnés. S’identifier
Vous ne pouvez plus réagir aux articles suite à la soumission de contributions ne répondant pas à la charte de modération du Point.

0 / 2000

Voir les conditions d'utilisation
Lire la charte de modération

Commentaires (17)

  • neyam

    Il daidra demander à Cyrill Dion et au CESE d'organiser une convention citoyenne avec Pompili pour penser l'agriculture de demain... Mais sans inviter les agriculteurs au "débat".

  • guy bernard

    Le cours sur les parties prenantes se divise en deux :
    les parties prenantes internes (essentiellement l'entreprise) et les parties prenantes externes (les liens commerciaux et le Monde politique, le Monde médiatique, les Riverains et ONG).
    le Monde politique :
    Développement économique local (emploi local, effet d'attraction d'autres acteurs de la vie économique, optimisation des retombées économiques sur l'activité locale... )
    Investissement à long terme (pérennité)
    Risques et impacts environnementaux et sanitaires liés aux produits ou à l'activité
    Taxes et redevances (contribution aux finances publiques)
    Respect de la réglementation
    Communication externe et participation à la vie entrepreneuriale
    Certification
    Qui fait tout ça et avec qui ?

  • Noetique

    J'ai vécu dans une famille paysanne jusqu'à la mort du grand-père qui m'a élevé (j'avais 15 ans). Depuis, j'ai toujours vécu (j'ai 71 ans) dans la ruralité profonde. Et je voudrais ici, du fait de la crise paysanne actuelle, livrer quelques observations :
    1- Parmi les paysans, il y en a qui travaillent énormément et bien d'autres qui ne font pas grand-chose hors traire les subventions ;
    2- A de rares exceptions près, les paysans sont antiécologiques et considèrent la Nature comme une ressource à exploiter ;
    3- Les paysans sont assaillis de toutes parts par des règlements et normes émanant de toutes les strates institutionnelles qui, souvent, sont parfaitement incompétentes pour les édicter ;
    4- Les paysans subissent une pression financière éhontée de la part des industries agroalimentaires et de la grande distribution qui ne leur laissent que des marges râpées à la corde ;
    5- Les paysans sont confrontés à une concurrence étrangère (surtout hors UE) absolument honteuse et assassine.
    Il est urgent que la paysannerie retrouve honneur et force, et refasse de son labeur un vrai métier de haute qualité et de haute exigence.
    Il faut choisir : ou bien manger moins mais beaucoup mieux des produits de qualité, locaux et de saison … ou continuer d'ingurgiter toutes les malbouffes importées et bradées par la grande distribution.