La SNCF augmente son offre de trains lents et moins chers

Rennes rejoint le mois prochain Lyon et Nantes, villes déjà desservies depuis Paris en « Ouigo train classique ». Bordeaux et Bruxelles pourraient être les prochaines destinations.

Par

De nouvelles destinations, comme Rennes, Bordeaux ou encore Bruxelles, seront accessibles dans des trains moins chers... mais plus lents. 
De nouvelles destinations, comme Rennes, Bordeaux ou encore Bruxelles, seront accessibles dans des trains moins chers... mais plus lents.  © Ouigo

Temps de lecture : 3 min

Lecture audio réservée aux abonnés

La SNCF donnait deux ans à sa filiale Ouigo pour réussir le lancement de dessertes avec des trains lents mais moins chers. Paris-Nantes et Paris-Lyon avaient été lancés en avril 2022. À partir du 5 avril prochain, Rennes est la nouvelle destination en Ouigo train classique. Ces trains lents (160 km/h quand même) exploités avec des rames Corail repeintes, et disposant de prix bloqués entre 10 et 49 euros maximum, devraient bientôt faire aussi Paris-Bordeaux, puis Paris-Bruxelles en 2025, ouvrant la formule à l'international.

La newsletter week-end

Tous les vendredis à 16h

Recevez et suivez le guide du Point pour inspirer vos week-ends.

Votre adresse email n'est pas valide

Veuillez renseigner votre adresse email

Merci !
Votre inscription a bien été prise en compte avec l'adresse email :

Pour découvrir toutes nos autres newsletters, rendez-vous ici : MonCompte

En vous inscrivant, vous acceptez les conditions générales d’utilisations et notre politique de confidentialité.

Les chiffres saluent le succès : « Depuis son lancement, en 2022, Ouigo train classique a déjà conquis plus de 2 millions de voyageurs sur les lignes Paris-Lyon et Paris-Nantes et 60 % des billets ont été vendus à moins de 20 euros », se félicite Jérôme Laffon, directeur d'Ouigo, qui n'espérait au démarrage qu'un million de voyageurs. 250 000 voyageurs sont attendus cette année sur la ligne Paris-Rennes.

À LIRE AUSSI SNCF : une crise partie pour durer

L'aller Paris-Austerlitz est programmé à 8 h 12 pour arriver quatre heures vingt-huit minutes plus tard à Rennes et en ne payant que 10 euros ! Le même trajet depuis Montparnasse en TGV inOui demande une heure trente-deux à partir de 39 euros. Notons que le train classique s'arrête au Mans et à Laval, en plus des gares de Massy-Palaiseau, Versailles-Chantiers et Chartres.

Billet entre 5 et 49 euros

Cette offre de la filiale de la SNCF est séduisante par ses tarifs : les billets Ouigo train classique sont vendus entre 10 et 49 euros. Pour les enfants de moins de 12 ans, un tarif fixe de 5 euros est appliqué. Pour ce prix, le voyageur peut embarquer un bagage à main ainsi qu'un bagage cabine, comme sur Ouigo grande vitesse. Un bagage supplémentaire coûte 5 euros. Le transport d'un vélo est, quant à lui, facturé 5 euros s'il est démonté et rangé dans sa housse, et 10 euros s'il est non démonté. En revanche, les rames ex-Corail et repeintes ne sont pas équipées du wi-fi.

À LIRE AUSSI SNCF : plafonner le prix des billets de TGV ? C'est déjà le cas

Vers ces mêmes destinations de Rennes, Nantes et Lyon, le TGV pousse des pointes à 320 km/h, ce qui prend deux heures pour le trajet contre quatre par la ligne classique. Le prix du billet est à l'avenant, allant de 10 à 97 euros, à croire que la grille des tarifs est indexée sur les vitesses des trains.

Une grille des tarifs qui a évolué

Retour vers les années 1970 : avant l'arrivée du TGV, le prix du billet de chemin de fer, en première comme en seconde classe, était proportionnel à la distance parcourue. Pour le calculer, il suffisait de multiplier le prix du kilomètre (fixé par l'État) par la distance donnée par l'indicateur des horaires Chaix.

Avec l'apparition du TGV, en 1981, circulant sur de coûteuses lignes nouvelles dédiées, souvent plus courtes, apparaît un système de tarification différentielle en temps réel appelé « yield management » et inspiré du transport aérien. L'objectif est de fixer les prix en fonction de la demande et d'ajuster en fonction du taux de remplissage des rames. Les trains Intercités à réservation obligatoire y seront astreints, tandis que les TER et le Transilien, subventionnés par les régions, obéissent à une autre logique. Pour le voyageur qui doit emprunter un TER puis un TGV, c'est souvent une usine à gaz tarifaire, faute de coordination entre SNCF Voyageurs et les édiles des régions. La liaison la moins rapide peut être la plus chère !

À ne pas manquer

Ce service est réservé aux abonnés. S’identifier
Vous ne pouvez plus réagir aux articles suite à la soumission de contributions ne répondant pas à la charte de modération du Point.

0 / 2000

Voir les conditions d'utilisation
Lire la charte de modération

Commentaires (9)

  • Alec_56

    Qu'on n'est pas obligé de descendre pour pousser ! C'est déjà ça. Non ?

  • P'tit-Loup

    Donc des trains plus lents et moins chers, bientôt moins confortables, alors pourquoi ne pas aller au bout du raisonnement et revenir aux 3ème classe du XIXe siècle, avec des wagons sans toits, ouverts à la pluie et au vent : au moins, ca économisera la clim...
    Pendant ce temps-là, les salariés de la SNCF, petris dans leur moelle d'esprit gauchiste égalitaire voyagent gratos ou presque.
    Elle est pas belle la vie ?

  • AllonsBon

    @Luky33 : Avant il n’y avait que le « train des riches », et les pauvres ne pouvaient plus voyager. Dorénavant, ils le pourront. Une bonne nouvelle, notamment pour les étudiants issus de territoires éloignés des grandes villes. Par ailleurs, ces nouveaux tarifs incitatifs vont désencombrer certains axes routiers. C’est parfait.