Molières 2024 : « 4 211 km », « Le Cercle des poètes disparus »… Découvrez le palmarès

Aucune pièce n’a écrasé la compétition, lundi, aux Folies Bergère, dans une cérémonie très politique à laquelle a assisté la ministre de la Culture, Rachida Dati.

Par P.B. avec AFP

Temps de lecture : 3 min

Lecture audio réservée aux abonnés

Finalement, Courgette, avec sept nominations, et Le Cercle des poètes disparus, avec six, n'auront pas dominé la 35e édition des Molières. La cérémonie, qui se tenait aux Folies Bergère, lundi soir, a divisé ses trophées, lors d'une cérémonie très politique qui a rendu hommage à Bernard Pivot et honoré la carrière de Francis Huster.

La newsletter culture

Tous les mercredis à 16h

Recevez l’actualité culturelle de la semaine à ne pas manquer ainsi que les Enquêtes, décryptages, portraits, tendances…

Votre adresse email n'est pas valide

Veuillez renseigner votre adresse email

Merci !
Votre inscription a bien été prise en compte avec l'adresse email :

Pour découvrir toutes nos autres newsletters, rendez-vous ici : MonCompte

En vous inscrivant, vous acceptez les conditions générales d’utilisations et notre politique de confidentialité.

La pièce 4 211 km d'Aïla Navidi, qui raconte l'exil d'une famille iranienne et son combat pour la liberté, a été distinguée à deux reprises (meilleur spectacle du théâtre privé et molière de la révélation féminine). L'occasion pour la metteuse en scène et l'actrice Olivia Pavlou-Graham d'appeler à libérer le rappeur iranien Toomaj Salehi condamné à mort dans son pays.

Côté théâtre public, 40° sous zéro, mis en scène par Louis Arene, décroche la récompense suprême. Le Cercle des poètes disparus, inspiré, 35 ans après, du film avec Robin Williams en professeur anticonformiste, a, lui, reçu deux récompenses (meilleure mise en scène et révélation masculine pour Ethan Oliel).

Vincent Dedienne a reçu le molière du meilleur comédien dans un spectacle de théâtre privé pour Un chapeau de paille d'Italie. Côté théâtre public, c'est Micha Lescot (Richard II), qui a obtenu le prix.

Sophia Aram longuement applaudie

C'est pas facile d'être heureux quand on va mal a été désignée meilleure comédie. L'humoriste Sophia Aram, qui a reçu le molière de l'humour pour son spectacle Le Monde d'après, avait, peu avant, évoqué le conflit au Proche-Orient entre Israël et le Hamas et dénoncé le « silence assourdissant » du monde de la culture après les massacres du 7 Octobre. « Si nous appelons tous ici à un cessez-le-feu, comment être solidaires des milliers de civils morts à Gaza sans être aussi solidaires des victimes israéliennes ? » a-t-elle lancé, avant d'être longuement applaudie.

À LIRE AUSSI Molières 2024 : Sophia Aram dénonce « le silence assourdissant » après le 7 OctobreLe molière de la comédienne dans un spectacle de théâtre privé a été décerné à Cristiana Reali (Un tramway nommé désir). Le molière de la comédienne dans un spectacle de théâtre public est revenu à Vanessa Cailhol, seule récompense pour Courgette.

Francis Huster honoré

« Merci à tout le monde, sauf à Mme la Ministre ! » a lancé la maîtresse de cérémonie, l'humoriste Caroline Vigneaux. « Vous nous récupérez les 204 millions d'euros [en moins sur le budget de la culture, NDLR], vous ne touchez pas à l'intermittence. Et on vous libère à temps pour la Mairie de Paris ! » a-t-elle ironisé. Un comédien de la CGT spectacle a lui aussi mis en garde contre « les compagnies de théâtre […] en faillite, des dizaines de milliers d'emplois […] menacés ». « C'est un plan de licenciement massif qui ne dit pas son nom. »

Présente dans la salle des Folies Bergère, la ministre n'a pas pris la parole, mais avait posté une vidéo en début de soirée dans laquelle elle a assuré que « le régime de l'intermittence […] doit être préservé ». Elle a aussi prôné davantage de « collaborations » entre théâtre public et privé. Les conclusions d'un rapport sur le sujet sont attendues dès cet été.

En recevant un molière d'honneur, Francis Huster, 76 ans, a loué « les vraies héroïnes » des pièces de Molière, ses personnages féminins, dans une tirade qui lui a valu une ovation debout. Et de citer « Agnès, Elvire, Armande, Célimène, Toinette, Nicole, Dorine » qui ont osé « dénoncer et triompher de ces lâches, Tartuffe violeur, hypocrite Orgon, Arpagon avare pervers, Jourdain obsédé par le fric et le sexe, Arnolphe prédateur pédophile, Argan détraqué et jusqu'à Dom Juan tueur sans remords ».

À ne pas manquer

Ce service est réservé aux abonnés. S’identifier
Vous ne pouvez plus réagir aux articles suite à la soumission de contributions ne répondant pas à la charte de modération du Point.

0 / 2000

Voir les conditions d'utilisation
Lire la charte de modération