Alfa Romeo Milano et… un peu Torino

Faire vivre les gammes chez Stellantis relève du tour de force. Avec 14 marques au catalogue et la rationalisation des châssis afin de réduire les coûts qui expliquent l'exceptionnelle rentabilité du groupe, Stellantis tire une version supplémentaire de sa plateforme compacte à tout faire. Cette fois, c'est au profit d'Alfa Romeo, très en retard par rapport à ses cousines du même segment, les Peugeot 2008, DS3, Opel Mokka, Fiat 600 et Jeep Avenger.

C'est d'ailleurs la Fiat qui l'inspire le plus puisque ses dimensions (4,17 m de long pour 1,78 m de large) sont identiques. Seule la hauteur à 1,50 m est inférieure de 2 cm seulement. Cela n'en fait pas pour autant une voiture basse et ses formes ramassées incitent à la classer parmi les crossovers. Alfa Romeo conteste cette interprétation, sans doute pour des raisons marketing, puisque ce modèle est supposé remplacer les anciennes MiTo et Giulietta.

On a compris que l'essentiel tient désormais dans l'aura de la marque et dans le style, que l'on pourra juger sur nos photos. Et probablement dans cette double proposition de calandre au choix, l'une, la Progresso arbore le serpent dressé des Visconti, l'autre, la Leggenda, se contente d'un Alfa Romeo apposé en toutes lettres en travers de la grille de calandre.

Le style est assez massif, avec sans doute pour objectif de susciter un sentiment de robustesse, très recherché dans cette catégorie de berlines urbaines. Pas d'économie non plus pour l'intérieur, entièrement original avec un style sportif affirmé cher à la marque. On trouvera, par exemple, des sièges semi-baquets Sabelt et un volant à trois branches typique des Alfa Romeo. Confirmation de la sportivité recherchée à l'extérieur avec des roues pouvant aller jusqu'à 20 pouces, ce qui apparaît énorme pour un tel véhicule et supposera un joli budget pneus le moment venu.

La place réservée aux passagers arrière semble relativement sacrifiée au profit d'un coffre généreux de 400 litres, accessible par un hayon électrique. Pour les motorisations, on aura le choix avec, mis en avant, l'inévitable électrique de 156 chevaux servi par une batterie de 54 kWh (51 kWh nets). L'originalité tient dans le fait que, pour le lancement, cette version comprend aussi la wallbox à installer chez soi.

Veloce ou Q4

L'autonomie annoncée de 400 km est très correcte, tout comme le temps de recharge de 10 à 80 % en 30 minutes sur une borne jusqu'à 100 kW. Une version plus puissante, Veloce, offrira plus tard l'équivalent de 240 chevaux distillés aux roues avant par un différentiel Torsen. Cette sportive électrique bénéficiera de disques augmentés, d'une assiette abaissée de 25 mm et des plus grandes roues de 20 pouces.

La version thermique hybride est plus modeste en termes de puissance puisqu'elle reprend le moteur 1.2 Puretec dans une nouvelle version fiabilisée grâce à distribution par chaîne. Elle devrait régler les problèmes de fiabilité rencontrés sur la courroie de la version précédente et qui fait l'objet d'un contentieux auprès de la clientèle Stellantis.

Ce moteur fournit 136 chevaux et intègre, dans la boîte à double embrayage et six rapports, un moteur électrique de 21 kW. Alfa Romeo assure qu'en ville le fonctionnement de la Milano sera la moitié du temps en mode électrique. Ce modèle devrait hériter plus tard de la transmission intégrale Q4, mais Alfa Romeo n'a pas livré d'autres informations sur le moteur de cette version. Les prix d'entrée commencent en version hybride thermique à 31 000 euros et, en électrique, à 40 500 euros pour une commercialisation le 25 avril.