Renault 5 : retour vers le futur

Gilles Vidal et ses équipes ne s'en cachent pas, ils ont recherché en dessinant cette nouvelle R5 à créer l'effet « madeleine de Proust », voire un véritable coup de cœur chez les visiteurs du Salon de Genève, et au-delà chez tous ceux, très nombreux en Europe, ayant grandi autour du modèle originel vendu à 5,7 millions d'exemplaires entre 1972 et 1984.

Bien assise

Si la nouvelle venue reste une citadine, elle a néanmoins bien grandi en 52 ans, passant de 3,52 à 3,92 m. Il faut s'y faire, certaines choses changent, et les voitures grandissent. Résolument moderne, elle multiplie néanmoins les clins d'œil à son illustre aînée, dans une démarche que Renault qualifie de « rétrofuturiste » qu'il s'agisse des teintes de carrosserie proposées, de la forme des optiques et feux arrière, des ailes élargies évoquant la R5 turbo, ou de l'entrée d'air sur capot héritée de la R5 Alpine, et désormais convertie en indicateur de charge pour la batterie. La R5 de 2024 est aussi bien assise avec sa largeur de 1,77 m et ses grandes roues de 18 pouces postées aux 4 coins de sa carrosserie (empattement de 2,54 m).

Évocation du modèle originel

La démarche est la même à l'intérieur, avec une planche de bord matelassée évoquant le relief si particulier de celle du modèle originel, ou le bloc d'instrumentation à bords arrondis. Le dessin des sièges s'inspire de ceux de la R5 Turbo, tandis que la sellerie en tissu Denim fleure bon les années 1970. L'écran tactile central de 10 pouces est standard, tandis que le système OpenR Link intègrant les services tels que Google Maps est proposé pour les deux finitions supérieures Techno et Iconic Cinq. L'habitabilité est annoncée proche de celle de la Clio V mesurant pourtant 13 cm de plus, mais l'espace aux jambes apparaît néanmoins réduit à l'arrière, tandis que le coffre embarque 326 litres de chargement (277 selon la norme VDA).

Direction directe

Développée en 3 ans seulement, la R5 attendue en concessions pour la rentrée 2024 l'a été sur la plateforme électrique AmpR Small (anciennement CMF-B EV) qui servira aussi bientôt pour la R4. Ses qualités dynamiques ont été soignées avec rapport de démultiplication de direction plutôt direct de 13,7 : 1 et un diamètre de braquage plutôt court de 10,3 m qui devrait faciliter les manœuvres. Techniquement, le train avant provient de la Clio, et l'essieu arrière du Dacia Duster, tandis que le système de freinage est de type brake-by-wire pour optimiser la régénération de la batterie lors des décélérations.

Deux capacités de batterie, trois niveaux de puissance

Deux batteries à refroidissement liquide sont proposées, l'une de 240 kg pouvant stocker 40 kWh en 3 modules pour une autonomie de 300 km et l'autre de 300 kg pour 52 kWh en 4 modules et un rayon d'action de 400 km. Les cellules lithium ion de chimie NMC seront fabriquées en France à proximité de l'usine de Douai par Envision dès 2025. Comme de coutume chez Renault, les moteurs électriques sont de type synchrone à rotor bobiné, ce qui signifie qu'ils n'utilisent pas d'aimants, et donc pas de terres rares. Trois niveaux de puissance sont proposés, 95, 120 et 150 ch.

Chargeur bidirectionnel

L'une des innovations les plus prometteuses proposées par la R5 réside dans son chargeur embarqué de 11 kW qui présente l'avantage d'être bidirectionnel pour les deux motorisations les plus puissantes, non seulement pour alimenter un consommateur extérieur (V2L) mais aussi éventuellement votre domicile (V2H), ou plus généralement, le réseau électrique (V2G). Un abonnement spécifique sera proposé, qui devrait permettre de réduire jusqu'à 50 % le coût de recharge à domicile de la R5. Sur wallbox adaptée de 11 kW la charge se fait en 3 h 30 pour la batterie 40 kWh, en 4 h 30 pour la 52 kWh. Le chauffage est assuré par la combinaison d'un système à résistance et d'une pompe à chaleur. La Renault 5 arrivera en concessions à la rentrée 2024, et ses prix devraient démarrer autour de 25 000 euros.