Acheter une œuvre d’art mécanique à Rétromobile

Tout est à vendre au salon de la voiture ancienne, même si ce n’est pas toujours affiché. Chez Mercedes, trois stars sont à saisir, si on en a les moyens.

Par

Le Mercedes-Benz 300 SL est la version roadster du coupé portes papillon, avec des lignes tout aussi réussies. Elle a été possédée durant 40 ans par la première propriétaire américaine.
Le Mercedes-Benz 300 SL est la version roadster du coupé portes papillon, avec des lignes tout aussi réussies. Elle a été possédée durant 40 ans par la première propriétaire américaine. © Mercedes-Benz AG

Temps de lecture : 3 min

Lecture audio réservée aux abonnés

Si on a gagné au Loto ou à EuroMillions, c'est mieux. Les allées de Rétromobile, qui a ouvert porte de Versailles à Paris jusqu'à dimanche, regorgent de trésors à vendre. Des valeurs établies, de jeunes impétrantes, des stars et des chefs-d'œuvre absolus. Souvent en très bon état, voire en état concours, puisqu'il s'agit tout de même de la plus prestigieuse exposition du genre en Europe, ces créations où le génie mécanique côtoie l'art et le design ne sont pas à accrocher au mur.

La newsletter automobile

Tous les vendredis à 11h

Recevez le meilleur de l'actualité automobile : essais, événements, stratégie constructeurs, sécurité...

Votre adresse email n'est pas valide

Veuillez renseigner votre adresse email

Merci !
Votre inscription a bien été prise en compte avec l'adresse email :

Pour découvrir toutes nos autres newsletters, rendez-vous ici : MonCompte

En vous inscrivant, vous acceptez les conditions générales d’utilisations et notre politique de confidentialité.

Quoique, puisque la Porsche 911 S de 1968 ayant appartenu à Jean-Claude Killy a subi ce sort funeste. Transformée en enseigne à Tahiti, elle a été décrochée par un collectionneur, rapatriée avec toutes ses pièces et soigneusement restaurée en France (estimation 300 000 euros). La preuve que ces œuvres sont vivantes, vibrent de tous leurs pistons et emmènent leurs heureux propriétaires en balade comme aucune toile ou sculpture ne pourra jamais le faire.

Il y a la traditionnelle vente Artcurial à Rétromobile qui recèle encore des trésors, mais il ne faut pas négliger les travées des exposants qui, si on sait les convaincre, peuvent éventuellement se séparer d'une belle mécanique. Chez certains, c'est même clairement affiché, comme Mercedes qui offre à Paris une première exceptionnelle.

La marque à l'étoile met en vente non pas un ni deux, mais trois roadsters Mercedes SL, autant de graals automobiles aux parcours bien différents. Le tout dans le respect absolu du modèle original, où chaque composant est remis à neuf selon les plans d'origine par les spécialistes du Mercedes-Benz Classic Center de Fellbach, près de Stuttgart, et de Long Beach, aux États-Unis. La plupart des pièces de rechange et d'usure des voitures « classiques » sont toujours disponibles, sinon elles sont refabriquées.

« Mercedes-Benz Classic propose à la vente trois Mercedes-Benz 300 SL Roadster (W 198) à Paris, indique le constructeur. Cette sportive d'exception est la version à ciel ouvert et le successeur du 300 SL Coupé, lancé en 1954, avec ses emblématiques portes papillon. De 1957 à 1963, l'usine de Sindelfingen ne produit que 1 858 exemplaires de ce roadster. »

Cette version date de 1957 et a été totalement restaurée par Mercedes-Benz Classic pour retrouver un état meilleur qu'à la sortie d'usine


 ©  Mercedes-Benz AG
Cette version date de 1957 et a été totalement restaurée par Mercedes-Benz Classic pour retrouver un état meilleur qu'à la sortie d'usine © Mercedes-Benz AG

Deux des véhicules proposés ont été restaurés par Mercedes-Benz Classic Center à Fellbach avec un tarif tutoyant 1,8 million. La gris graphite (DB 190) à intérieur en cuir crème date de 1957. Il a été racheté en 2006 par Mercedes-Benz Classic. Jusqu'en 2017, ce modèle en très bon état sera régulièrement utilisé lors d'événements et de manifestations clients. En 2017, Mercedes-Benz Classic entame une restauration complète en usine, qui s'achèvera en 2023.

Toutes pièces d'origine

Le tableau de bord caractéristique du 300 SL et les couleurs de l'époque participent au charme de cet exemplaire
 ©  Mercedes-Benz AG -
Le tableau de bord caractéristique du 300 SL et les couleurs de l'époque participent au charme de cet exemplaire © Mercedes-Benz AG -

La rouge connaît sa première propriétaire à New York en 1957. Elle la conduira pendant près de quatre décennies avant de la céder, en 1997, à sa petite-fille. Ensuite, elle connaîtra plusieurs propriétaires avant d'être rachetée en 2012 par Mercedes Classic, qui passera 3 500 heures à la restaurer jusqu'en 2020. Elle a retrouvé l'éclat des premiers jours et jouit de la qualité de « Matching Numbers », c'est-à-dire d'un collector constitué de tous les éléments de carrosserie et de mécanique d'origine. Le troisième roadster est, à plus d'un million d'euros, également conforme à l'origine, mais « dans son jus », ce qui nécessitera une restauration pour en rafraîchir l'aspect.

Enfin, mais celui-là ne sera jamais à vendre, Mercedes expose un coupé portes papillon exceptionnel. Il succède à la série des dix 300 SL (W 194) de course et comporte des modifications importantes. Ce onzième et unique exemplaire de la série W 194 voit le jour en 1952. En fonction des enseignements de la compétition, il a été optimisé avec l'injection directe d'essence et gagne 40 ch (215 ch), dispose d'une boîte transaxle et d'un châssis remanié.

Achevé début 1953, il ne connaîtra jamais la compétition, Mercedes ayant décidé dans l'intervalle de revenir en Grand Prix. Il est surnommé le rabot en raison d'un avant redessiné, substituant les rondeurs des 300 SL à des lignes plus anguleuses qui en font toute l'originalité.

Ce prototype "Hobel“ est l'unique modèle de la série des portes papillon de course  (W 194/11) doté des améliorations techniques et d'un avant redessiné aux formes plus angulaires


 ©  Mercedes-Benz AG
Ce prototype "Hobel“ est l'unique modèle de la série des portes papillon de course  (W 194/11) doté des améliorations techniques et d'un avant redessiné aux formes plus angulaires © Mercedes-Benz AG

À ne pas manquer

Ce service est réservé aux abonnés. S’identifier
Vous ne pouvez plus réagir aux articles suite à la soumission de contributions ne répondant pas à la charte de modération du Point.

0 / 2000

Voir les conditions d'utilisation
Lire la charte de modération

Commentaires (3)

  • Djill-59

    Je me paierais la Fiat 5500 de Guy Marchand et Yves Montand dans le Grand Escogriffe. Moins cher qu'une "Merco" certainement.

  • Rate chétive

    C'était beau, c'était chouette l'automobile ! Et dire qu'il en a qui crachent dessus... Souvent ceux qui sont nés "le c... Dedans" et à qui ça ferait bizarre de s'en passer !

  • boscherville

    Cher Jacques Chevalier, ce n'est pas à Retromobile que l'amateur de voitures anciennes pourra trouver le vehicule de ses rêves. Depuis déjà quelques années, il n'y a plus de voitures à des prix "achetables"