MG, hold-up ou résurrection à la chinoise ?

Rétromobile arbore fièrement sur son affiche de salon les couleurs d’un constructeur légendaire qui, sans la Chine, n’aurait jamais fêté ses 100 ans.

Par

La MG EXF de record sur le Lac Salé
La MG EXF de record sur le Lac Salé

Temps de lecture : 2 min

Lecture audio réservée aux abonnés

Le salon Rétromobile consacré à la voiture ancienne, qui ouvre au public demain, et ce, jusqu'au 4 février à la porte de Versailles, offre l'occasion de se pencher sur le parcours de bon nombre de marques, dont beaucoup ont disparu. Le pronostic avait cours il y a vingt ans seulement. Quelques grands patrons de l'automobile, rejoints par des stratèges, des analystes et même des journalistes prédisaient qu'aujourd'hui subsisteraient moins de dix constructeurs dans le monde.

La newsletter automobile

Tous les vendredis à 11h

Recevez le meilleur de l'actualité automobile : essais, événements, stratégie constructeurs, sécurité...

Votre adresse email n'est pas valide

Veuillez renseigner votre adresse email

Merci !
Votre inscription a bien été prise en compte avec l'adresse email :

Pour découvrir toutes nos autres newsletters, rendez-vous ici : MonCompte

En vous inscrivant, vous acceptez les conditions générales d’utilisations et notre politique de confidentialité.

La prédiction a failli se réaliser par le jeu des concentrations des marques historiques les plus solides qui ont amalgamé jusqu'à l'enflure les petits labels. Quatorze pour Stellantis, douze pour Volkswagen, le tronc commun trouve une raison d'exister dans le réemploi à outrance des bases techniques communes. La conversion douloureuse à l'électrique permet au moins cela. Les marques, au sein des groupes, n'innovent que pour la communauté et sont ravalées au rôle de rhabilleuses, régénérant au passage une profession en souffrance jusque-là, celle des designers.

L'hyperconcentration occidentale a favorisé ces vingt dernières années l'exact inverse : un Big Bang de nouvelles marques chinoises surfant sur la simplification technologique tirée des motorisations électriques. Si, partant d'une page blanche, un nouveau venu comme Tesla s'est imposé en dix ans, pourquoi pas un constructeur chinois ?

BMW lui préfère Mini

Au lieu de cela, ce ne sont pas un, ni dix, ni cent, mais plus de deux cents marques qui se sont lancées ex nihilo. Au point que, désormais, le gouvernement chinois s'en alarme après avoir laissé faire, voire subventionné, le déploiement de certains. Témoin de ce grand mouvement de bascule Ouest-Est, MG, célèbre marque britannique à la destinée chaotique et assez confidentielle, a pratiquement disparu de la scène occidentale selon le pronostic évoqué plus haut.

Un temps détenue par BMW qui lui a préféré Mini, elle a été rachetée une bouchée de pain par les Chinois en 2005 avec son usine de Longbridge en Grande-Bretagne. Elle s'est rapidement reconstruite sous l'impulsion du constructeur SAIC qui a fait main basse sur l'héritage. Il n'a pas raté une occasion d'y faire référence, drapant son stand dans les salons aux couleurs de l'Union Jack.

Déjà au Salon de Shanghai en 2013, le géant SAIC ne faisait pas mystère de l'usage qu'il allait faire de MG
 ©  Gicey
Déjà au Salon de Shanghai en 2013, le géant SAIC ne faisait pas mystère de l'usage qu'il allait faire de MG © Gicey

À Rétromobile, la boucle est désormais bouclée avec un centenaire à fêter sur le Vieux Continent, et une affiche évoquant plus le passé avec sa voiture de record que le présent avec ses modèles électriques à prix cassés. Arrivé en France mi-2020, MG a réalisé en 2023 pas moins de 34 441 ventes et sa pénétration en Europe connaît des progressions à deux ou trois chiffres. Seul problème, il lui faut financer sur fonds propres la perte du bonus français pour cause de fabrication de ses voitures en Chine, le temps d'ériger son usine en Europe. Pas de chance, il n'avait pas anticipé les restrictions à l'importation en Europe et avait revendu en 2016 son usine de Longbridge, ville où il a toujours un bureau d'études. Celui-ci permettra de renouer avec l'histoire de la marque au travers d'un superbe roadster, le Cyberster, hélas électrique.

À ne pas manquer

Ce service est réservé aux abonnés. S’identifier
Vous ne pouvez plus réagir aux articles suite à la soumission de contributions ne répondant pas à la charte de modération du Point.

0 / 2000

Voir les conditions d'utilisation
Lire la charte de modération