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La nostalgie a de l'avenir. Si les Salons automobiles modernes apparaissent en perte de vitesse, les événements consacrés à la voiture ancienne ont en revanche le vent en poupe. Parmi eux, Rétromobile jouit désormais d'une belle notoriété qui lui permet de réunir une foule de passionnés chaque année plus nombreuse. Cette 48e édition ne devrait pas échapper à la règle, avec une affiche particulièrement riche célébrant les centenaires de la marque anglaise MG et du mythique autodrome de Linas-Montlhéry mais aussi, plus près de nous, les cinquantenaires des Volkswagen Golf et Porsche 911 Turbo.
Et, comme chaque année, la vente Artcurial devrait s'imposer comme le moment fort du Salon. En effet, un tel événement ne constitue pas seulement un rendez-vous devenu incontournable pour les collectionneurs du monde entier à la recherche de leur perle rare, c'est aussi, plus prosaïquement, l'occasion pour le grand public d'imaginer son garage de rêve en flânant dans les allées d'exposition des modèles mis aux enchères. Pour cette édition, le catalogue Artcurial a de quoi satisfaire tous les profils, du plus classique au plus excentrique, du plus modeste au plus fortuné.
Ainsi parmi les attractions de cette année, la dispersion d'une collection danoise est l'occasion de quelques belles découvertes, comme une exotique Hispano Suiza Junior Berline de 1933 (estimée de 250 000 à 350 000 euros), une Delahaye 135 M de 1951, mais surtout de remarquables Bugatti : une Type 40 Roadster de 1929 (de 350 000 à 450 000 euros) et une Type 57 Galibier de 1934 (de 250 000 à 350 000 euros). Toujours dans la même collection, comment ne pas tomber sous le charme de cette Voisin C14 « Chartreuse » de 1929 (de 150 000 à 250 000 euros), dont l'intérieur Art déco et les originaux coffres avant latéraux apparaissent comme autant d'irrésistibles invitations à faire ses bagages pour un grand voyage dans le temps, quand le grand tourisme automobile était encore synonyme de liberté et d'aventure ?
Des modèles « sortis de grange »
Les amateurs d'authenticité et de patine devraient quant à eux se laisser séduire par une sélection de modèles dits « sortis de grange », comme cette Delaunay-Belleville Type HB6 coupé chauffeur datant de 1912 (estimée de 150 000 à 250 000 euros) et appartenant à la même famille depuis l'origine. Découverte non restaurée mais dans un état de préservation exceptionnel, cette représentante rarissime de l'automobile de luxe du début du XXe siècle est l'œuvre du polytechnicien Louis Delaunay-Belleville, notamment réputé pour ses innovations. Et que dire de cette Peugeot 301 CR Roadster de 1934 (beaucoup plus accessible puisque estimée de 30 000 à 40 000 euros), restée également « dans son jus » et découverte dans la même remise que la Delaunay-Belleville ? Après avoir brillé sur la scène des concours d'élégance de l'entre-deux-guerres, cette rescapée de la fin de l'âge d'or de l'automobile française constitue elle aussi un superbe témoignage d'une époque révolue.
Les voitures de sport italiennes sont de même particulièrement bien représentées cette année. Ainsi, outre une dizaine de Lamborghini, dont une toujours très spectaculaire Countach de 1982 (estimée de 550 000 à 750 000 euros), pas moins de 15 Ferrari pourraient changer de propriétaire lors de la vente, parmi lesquelles une 275 GTB de 1965 au passé sportif exceptionnel estimée entre 2,2 et 2,7 millions d'euros. Mais la star de la vente devrait être une autre représentante de la marque au cheval cabré, en l'occurrence une 250 GT California Spyder LWB (pour long wheelbase) de 1958, dont 47 exemplaires seulement ont été construits. Celui qui est proposé à la vente est certifié matching numbers (moteur et châssis correspondent au modèle d'origine) et totalement restauré en Angleterre, le tout pour une estimation allant de 8,5 à 11,5 millions d'euros.
Enfin, les nombreux amateurs de modèles plus populaires n'ont pas été oubliés, avec quelques modèles plus récents dits youngtimers, comme une Peugeot 205 GTI de 1984 ou une Fiat 126 Giannini de 1987. Et, comme de coutume, cette édition comprend une sélection très éclectique de Citroën. Outre une mythique voiture de rallye (DS3 WRC), on pourra admirer des DS cabriolets, une Ami 6 berline (estimée de 12 000 à 18 000 euros) et deux 2 CV, dont une très rare et recherchée 2 CV Sahara de 1965, un modèle techniquement très original puisque bimoteur et produit à moins de 700 unités. Affichant seulement 63 937 kilomètres au compteur, cet exemplaire est estimé de 60 000 à 100 000 euros tout de même, mais quand on aime… §
INFORMATIONS PRATIQUES
Salon Rétromobile, Paris Expo Hall 2.2, porte de Versailles, Paris (15 e), jusqu'au 4 février.
Ventes aux enchères le 2 février à 14 h (Motorcars) et le 3 février à 15 h (Racing, Flying & Yachting).
Un grand merci à celui ou celle qui a choisi la photo en titre pour, sans doute nous allécher !
On sent tout de suite que l'on a à faire à de vrais amateurs de bagnoles...
Que la deuch sahara part pour au moins 200. 000€.