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Disons-le d'entrée, le prix n'est plus un critère pour la marque d'origine française, toujours produite en Alsace (Molsheim) à partir d'éléments puisés dans la riche banque d'organes du groupe Volkswagen. À 5 millions d'euros l'unité, la voiture dévoilée à Peeble Beach (Californie) il y a deux ans arrive enfin sur le marché pour combler l'attente des 99 chanceux qui ont pu la commander.
Car il s'agit bien d'une série limitée, si convoitée que la toile se fait l'écho d'un indélicat qui met en vente son bon de commande à… 8 millions d'euros. Cela fait mauvais genre et les avocats de la marque vont sans doute se pencher sur ce cas afin de tenter d'annuler le contrat en cours. Les marques de prestige se gardent désormais de ces spéculateurs en rédigeant des actes de réservation très restrictifs et interdisant par exemple la revente la première année de détention.
Mais même ainsi, la Mistral devrait tenir la côte et même pouvoir se revendre plus cher qu'un modèle neuf, de toute façon tous vendus. Il est même des clients qui en veulent plusieurs, changeant les couleurs et les personnalisations à bord. Mais, à moins de trouver un prête-nom, il est quasi impossible de procéder ainsi chez Bugatti qui connaît tous ses clients et leurs comptes en banque et s'entoure de précautions scrupuleuses.
À ce tarif astronomique, la Mistral n'a même pas de toit et ne sortira donc de son garage-bunker que par temps sec. Elle dispose néanmoins d'essuie-glaces car un cabriolet, avec l'effet aérodynamique, ne laisse pas entrer la pluie dans l'habitacle si on ne descend pas en dessous de 80 km/h. Nonobstant la réglementation routière, cela devrait être un jeu amusant compte tenu de l'architecture de l'engin, construit autour du bloc W16 gavé par quatre turbos pour fournir 1 600 ch.
La W16 Mistral est le tout premier roadster de Bugatti depuis la Veyron Grand Sport Vitesse lancée en 2012, mais c'est surtout bien plus qu'un simple re-développement de la Chiron 2. Si le châssis à traction intégrale s'inspire étroitement de son aînée, la coque en carbone a été entièrement repensée pour créer une silhouette plus arrondie. Elle est surtout conforme aux réglementations strictes en matière de collision et résiste parfaitement même si elle devait se retourner, ce qu'explique Emilio Scervo, le chef du projet.
« La famille Chiron dit-il n'a jamais été conçue pour avoir un modèle roadster. C'est pourquoi nous avons dû repartir à zéro lorsque nous avons décidé de construire le W16 Mistral, l'hommage ultime à notre riche histoire de roadsters et à notre légendaire moteur W16. Une Chiron sans toit pourrait être une voiture étonnante pour beaucoup, mais elle ne répondrait pas aux normes intransigeantes auxquelles Bugatti adhère. Quel que soit le type d'hypersportive dont il s'agit, un modèle Bugatti doit être incomparable à tous égards, rapporté à tout ce qui existe dans le monde automobile ».
420 km/h cheveux au vent
Joueur, Scervo n'a pas voulu renoncer à ce qui fait la marque de Bugatti, des performances et une vitesse de pointe hors série. Emilio poursuit : « L'un des principaux défis était d'atteindre l'objectif de créer un roadster ayant une vitesse de pointe de 420 km/h et de combiner cette qualité déterminante pour la performance avec une expérience dans l'habitacle luxueuse, raffinée et sécurisante. » Cette allure reste une vue de l'esprit mais ce dernier se satisfait de savoir qu'elle peut le faire.
L'exemple à suivre étant la Chiron, tout a été fait pour transférer les qualités dynamiques au nouveau modèle dépourvu de toit et donc, par nature, moins rigide. Ce n'est pas le cas et Bugatti a réussi une autre performance, celle de ne pas alourdir malgré la rigidification de coque. Cette approche a également été adoptée pour les portes de la W16 Mistral, avec une disposition architecturale innovante qui leur permet d'absorber une quantité d'énergie exceptionnelle en cas de choc latéral, gardant ainsi conducteur et passager dans un cocon de sécurité.
Toute l'étude aérodynamique, les prises d'air thermostatiques et le système d'admission d'air pour le W16 ont été repris de zéro. Et cela se voit avec un design plus moderne et fluide. L'aspiration du monumental 8 litres de cylindrée couplée à des échappements surgissant au centre à l'arrière sous les immenses feux en « Y » offrent, selon Bugatti, une expérience sonore inégalée dans le monde automobile. L'habitacle tendu de cuir tressé rend hommage à Rembrandt Bugatti en s'inspirant de sa sculpture de « l'éléphant dansant » pour le pommeau du sélecteur de vitesse, taillé à partir d'un bloc d'aluminium massif. Un raccourci joliment imagé pour ce qu'est un roadster Mistral.
J'ai beaucoup mieux, pour bien moins cher (3M€ vs 5M€) : un hélico EC 135.
Il va un peu moins vite (260 km/h) mais beaucoup plus longtemps puis qu'il s'agit de sa vitesse de croisière. Il n'est jamais pris dans les embouteillages, il trace en ligne droite - "vol d'oiseau" - et pas de risque de crevaison !
Je peux ainsi rejoindre rapidement mon yacht ancré dans la baie en venant de mon chalet de 900 m² à Méribel après être passé prendre ma copine au bord du lac de Genève. Atterrissage et décollage depuis le jardin, heu, le parc.
C'est d'un vulgaire cette Bugatti, pensez donc, une marque du groupe Voiture du Peuple, beurk.
Detruite en France par le pouvoir ecolos qui en interdit la vente en le sur-sur taxant. Heureusement que des pays libres continuent à aimer ces oeuvres d’art !
Elle est splendide ! Quelle intelligence technique pour la créer et qui indubitablement peut servir pour la construction et la sécurité des modèles de voiture courants. Bravo.