Occasion : toutes les voitures ne sont pas égales devant l’obsolescence

L'achat d'une voiture constitue le deuxième poste d'investissement des ménages derrière le logement. Et l'occasion, qui monopolise trois fois plus de transactions que les voitures neuves, représente un marché de plus de cinq millions de véhicules chaque année. Avec l'usage et le temps qui passe, l'érosion de la valeur initiale est inéluctable et impacte à la fois le capital investi initialement et la valeur résiduelle lors d'une revente en occasion. Mais pour la pente de cette dévaluation, tous les modèles ne sont pas placés à égalité.

Bien au contraire même si l'on en croit l'étude de L'argus – Leboncoin qui s'est penché sur la valeur résiduelle cinq ans plus tard des 30 modèles les plus prisés du marché français en 2018. « Parmi les facteurs qui impactent la décote d'un véhicule, ceux liés à l'usage sont à prendre en compte en priorité : kilométrage, ancienneté, état… mais d'autres ne sont pas à négliger. La catégorie énergétique, en premier lieu, avec l'émergence des nouvelles motorisations qui ont fait évoluer le phénomène. Si, à une époque, l'essence perdait plus de valeur que le diesel, l'électrique se déprécie davantage aujourd'hui. Le niveau d'équipement, la dimension high-tech du véhicule doivent également être surveillés », dit Olivier Flavier de Leboncoin.

Le rapprochement situant la décote a été fait en fonction du prix neuf moyen de 2018 et le prix moyen d'occasion tiré des offres du site Leboncoin. Ce n'est donc pas le prix réel de revente, mais celui espéré par le vendeur qui a été retenu, arbitré par une côte théorique fournie par le nombre des annonces du site.

Distinguer la côte et l'opportunité

La tête du classement est trustée (voir tableau) par deux modèles de Dacia, très prisés dans l'Hexagone. Mais s'ils sont très compétitifs neufs, ils le sont nettement moins cinq ans après en n'ayant perdu que 15 % de leur valeur. Bon pour le vendeur, moins bon pour l'acheteur. Ce ne sont donc pas, a priori, de bonnes opportunités mais intervient à ce stade une côte d'amour et une réputation de véhicule robuste et pragmatique sur lequel la marque roumaine a bâti sa réputation.

On pourra par exemple préférer au Duster un Renault Captur, plus cher de 7 600 € en 2018, mais dont la dévaluation de 35 % l'amène au même niveau de prix en occasion ! Même raisonnement pour le Dacia Sandero qui est au même niveau en 2023 qu'une Renault Twingo, une Opel Corsa ou une Peugeot 108 assez peu méritantes comparées à une Peugeot 208 bien plus ambitieuse et à peine plus chère.

On note la cote d'amour de la Fiat 500, des Volkswagen T-Roc et Golf, de la Toyota Yaris ou de la Ford Fiesta qui résistent bien alors que la seule tout électrique, la Renault Zoé, s'effondre de 58 %. C'est pourtant en ville une opportunité à considérer mais initialement proposée avec la batterie en location, la Zoé a abandonné ce système en janvier 2021. Pour les modèles précédents, et donc de 2018, il est possible en fonction de loyers versés jusque-là d'acheter la batterie à une valeur résiduelle de l'ordre de 3 000 euros à ajouter au prix de la voiture. Une complexité pour un modèle dont Renault vient d'arrêter la production. Elle sera remplacée par la R5 vendue avec sa batterie et qui pourra sans doute remonter au prochain classement de L'argus.