Ferrari, une affaire en or

Le constructeur italien de bolides cumule les bons résultats financiers. Ses performances vertigineuses n’ont rien à envier à celles de l’univers du luxe.

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Maranello, la ville-cœur de Ferrari, à une heure de Bologne, ainsi que la presse automobile ont été débordées par l'émotion, jeudi 1er février. Le mythique pilote britannique de Formule 1 Lewis Hamilton devrait rejoindre la tout aussi mythique Scuderia en 2025. De quoi, oui, créer un emballement cardiaque chez les tifosi, affectés par des années de disette rouge sur les circuits. Mais cette annonce a éclipsé la divulgation par l'entreprise italienne de performances financières vertigineuses. Ferrari n'en finit pas d'améliorer ses résultats.

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D'après les données publiées par la société, son chiffre d'affaires 2023 s'élève à 5,9 milliards d'euros, soit 17,2 % de plus que l'année précédente. Côté résultat net, il a atteint 1,25 milliard d'euros, contre 939 millions en 2022. C'est en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique que l'on s'arrache le plus les bolides italiens (avec 44 % des livraisons en 2023). L'Amérique du Nord tourne aussi de la tête pour Ferrari (28 % de ses clients, en hausse de 10,6 % par rapport à 2022). Les ventes en Chine, à Hongkong et Taïwan restent limitées (11 %).

L'évolution des performances de Ferrari entre 2015 et 2023.
 ©  Le Point
L'évolution des performances de Ferrari entre 2015 et 2023. © Le Point

L'art de la rareté

Ces résultats sont portés par les séries spéciales, comme la 812 Competizione, dont les prix de vente sont nettement plus élevés. Le cheval cabré s'appuie aussi sur le succès du Purosangue, son tout premier modèle à quatre portes et quatre places. Pour l'ensemble de sa gamme, la demande est très forte, mais Ferrari ne déroge pas à la règle sur laquelle se base son succès : raréfier la demande. Ainsi, le constructeur italien n'a livré que 13 663 véhicules dans le monde l'an dernier, certes en hausse de 3,3 %…
À LIRE AUSSI Bugatti, Ferrari, Citroën : des bolides aux enchèresIn fine, les bénéfices avant intérêts et impôts de Ferrari (EBIT) grimpent à 27,1 % en 2023, contre 24,1 % en 2022. Disons-le autrement : d'après nos calculs, l'entreprise italienne a gagné en moyenne 91 488 euros pour chaque véhicule livré en 2023. Soit 20 000 euros de plus qu'en 2022. Loin, très loin, des standards du secteur automobile.

Les données de la société transalpine sont plutôt à comparer à celles de l'univers du luxe. D'ailleurs, lors de l'introduction en Bourse de Ferrari, Sergio Marchionne, alors patron de FCA, actionnaire de la marque au cheval cabré, avait affirmé que Ferrari n'était plus un constructeur automobile, mais une entreprise de luxe. Son modèle de rentabilité était Hermès, groupe français spécialisé dans l'horlogerie et la maroquinerie, hautement performant. En Bourse, l'Italien n'a rien à envier au dynamisme de la maison tricolore.

L'évolution en Bourse de Ferrari et de Hermès, entre 2015 et 2023.
 ©  Le Point
L'évolution en Bourse de Ferrari et de Hermès, entre 2015 et 2023. © Le Point

Aujourd'hui, Ferrari est contrôlée par la famille Agnelli – via sa holding Exor – et Piero Ferrari, fils du fondateur, qui ont signé un pacte d'actionnaire. Ensemble, ils détiennent environ 51,67 % des droits de vote.

« Les résultats records de 2023, les ambitions que nous avons pour 2024 et la visibilité exceptionnelle de notre carnet de commandes nous permettent de viser avec une confiance accrue la partie haute de nos objectifs pour 2026 », a commenté le PDG Benedetto Vigna lors de la présentation des résultats. Selon son plan stratégique présenté en juin 2022, Ferrari table sur un chiffre d'affaires jusqu'à 6,7 milliards d'euros à l'horizon 2026. Pour atteindre cet objectif ambitieux, le constructeur a prévu de lancer quinze nouveaux modèles sur la période 2023-2026, dont sa première voiture entièrement électrique, l'année prochaine.

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Commentaires (11)

  • treceptique

    En commander une, le stationnement à Paris sera moins cher qu'avec mn gros SUV électrique.

  • Ilhdep

    Je ne savais pas ton « carrosse » étranger aussi susceptible ! … L’ âme de la féraille « effarouchée » sans doute ! Car ton côté « populo », je n’y crois pas beaucoup ! Héhé ! Allez, Cdt…

  • RT 49

    Ferrari, comme d'autres marques de luxe, (surtout les montres) ont compris qu'il vaut mieux vendre moins d'articles mais beaucoup plus cher car la rareté fait le prix. Cela fait de ces articles des objets de collection peu utilisés et destinés à la revente. Il serait intéressant de voir ce que devient Lamborghini et Bugatti dont les véhicules sont pratiquement inutilisables sur nos routes et qui sont encore plus coûteux que les Ferrari. Si j'en avais les moyens (et si je pouvais monter à bord), c'est une Porsche que j'achèterais car leurs valeurs de revente se maintiennent ET elles sont tout à fait utilisables au quotidien.