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Ampere n'ira pas en Bourse. Renault vient d'annoncer qu'il renonçait à mettre sur le marché sa nouvelle filiale rassemblant ses activités électriques au premier semestre. Dans un communiqué, le constructeur français dirigé par l'Italien Luca de Meo considère que « les conditions de marché actuelles ne sont pas réunies pour poursuivre le processus d'introduction en Bourse et servir au mieux les intérêts de Renault Group, ses actionnaires et Ampere ».
Après la journée pour les investisseurs organisée en novembre dernier, le groupe n'a peut-être pas reçu l'intérêt qu'il escomptait. La valorisation d'Ampere espérée avoisinait les 8 à 10 milliards d'euros, soit autant que celle de Renault actuellement.
Pour rassurer, la marque au losange insiste sur le fait que son plan stratégique est « autofinancé » et que les résultats financiers attendus pour 2023 confirment sa capacité à générer du cash durablement pour financer son futur (y compris le développement d'Ampere). « Pure player » dans l'électrique, la filiale Ampere a pris forme début novembre 2023, avec environ 11 000 employés dont un tiers d'ingénieurs. « Les Chinois et Tesla ont une génération d'avance. À Renault, je dois faire deux générations en une seule. C'est pour cela que je crée Ampere. Pour jouer de la même manière que les Chinois », a expliqué Luca de Meo, lors d'un débat à l'Institut français des relations internationales (Ifri), le 8 novembre 2023.
En attendant la R5, R4 et Twingo…
Renault entend réduire le coût des véhicules électriques de 40 % en une génération, ce qui permettrait d'améliorer progressivement le positionnement prix des véhicules face à la concurrence chinoise. Il travaille à un plan technologique grâce à des logiciels et des solutions d'intelligence artificielle (OpenR Link, Avatar Reno, Software-Defined-Vehicle…). Il mise enfin sur de nouveaux modèles, avec Scénic, Renault 5, Renault 4, Twingo et deux autres véhicules.
« Nous avons une culture de start-up qui nous permet d'innover en permanence. C'est exactement ce qui permettra à Ampere de réussir dans ce nouvel environnement compétitif. Aujourd'hui, nous avons pris une décision pragmatique. Nous sommes tous concentrés sur l'exécution de notre stratégie et sur la construction de notre track-record afin de créer de la valeur pour toutes nos parties prenantes », déclare dans un communiqué Luca de Meo, directeur général de Renault Groupe et d'Ampere.
Pragmatisme ou revers ?
Lors d'une conférence téléphonique, le dirigeant et son directeur financier, Thierry Piéton, ont réaffirmé que la société générait plus de cash que prévu grâce au redressement des ventes et de ses marges. Ils ont laissé entendre que les résultats financiers 2023, qui seront publiés à la mi-février, seraient meilleurs qu'attendu.
« On peut se permettre de ne pas aller en Bourse », explique Luca de Meo, qui avait beaucoup plaidé dans un premier temps pour l'opération. Le patron italien a opté pour le pragmatisme, que certains observateurs interprètent comme un revers.
Poir le prix et les batteries le made in China va encore envahir la France.