Automobile : ces nouvelles normes qui euthanasient les voitures

La boulimie réglementaire européenne va imposer de nouveaux équipements à bord de nos voitures, dont certaines, impossibles à adapter, vont disparaître.

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Trop ancienne, la Renault Zoe disparait du catalogue, car elle ne peut se plier aux nouvelles règles d'une UE boulimique de règlements.
Trop ancienne, la Renault Zoe disparait du catalogue, car elle ne peut se plier aux nouvelles règles d'une UE boulimique de règlements.

Temps de lecture : 3 min

C'est un sigle barbare qui va injecter une nouvelle rafale d'obligations sécuritaires à l'ensemble des modèles, et certains n'ont pas été conçus pour cela. Il s'agit de la norme de sécurité « Global Safety Régulation 2 » (GSR2), dont on pourra trouver le détail dans la vertigineuse liste des obligations faites aux constructeurs présente sur le site du ministère de l'Écologie. Les constructeurs ont bien du mérite de se débattre avec ces exigences nouvelles et les réalités industrielles.

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Dans les faits, à compter du 7 juillet prochain, les véhicules vendus neufs devront obligatoirement recevoir le système de freinage d'urgence automatique, l'alerte d'angles morts lors des marches arrière, l'enregistreur de données statistiques – une boîte noire non utilisable par les forces de l'ordre ou les assurances –, le système de maintien dans la voie, l'alerte de somnolence ou encore la protection contre les cyberattaques, le pré-équipement pour l'éthylotest antidémarrage… entre autres choses. Ajoutons, sur le plan structurel, des normes durcies en matière de crash test, notamment avec un choc latéral contre un poteau.

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Le calendrier 2022-2024 foisonne de ce genre de trouvailles qui ont bien sûr une utilité mais n'existent naturellement qu'en Europe et renchérissent le prix des voitures. Elles sont déjà en service sur de nouveaux modèles, surtout des hauts de gamme, et ont parfois suscité, pour les aides à la conduite, l'agacement lors de nos essais. Ces fonctions se montrent souvent intrusives en se substituant au conducteur avec beaucoup d'empressement. Jusqu'à présent marginales, elles concernent cette fois l'ensemble des véhicules vendus neufs qui devront se plier et intégrer, dès le 7 juillet, cet inventaire qui ne doit rien à Prévert.

Tous les modèles concernés

Ces équipements exigent, pour être intégrés à un véhicule existant, une plateforme informatique et technique capable de les recevoir, et notamment une résistance augmentée aux crash tests et ce n'est pas le cas d'un certain nombre de modèles. En d'autres termes, ces modèles vont disparaître des catalogues européens et continuer un temps leur carrière ailleurs dans le monde, jusqu'à ce qu'ils soient purement et simplement remplacés par un modèle modernisé, en général tout électrique.

Le Porsche Macan va laisser la place à un tout nouveau modèle électrique qui intègre le nouveau diktat technologique de l'Europe.
Le Porsche Macan va laisser la place à un tout nouveau modèle électrique qui intègre le nouveau diktat technologique de l'Europe.

C'est déjà le cas cette semaine du Porsche Macan thermique qui disparaît « au profit » d'un tout nouveau Macan électrique, sans grand rapport avec le modèle qu'il remplace. Dacia, qui sciemment ne vise pas les meilleures notes EuroNCAP afin de maintenir des prix bas, s'est pourtant plié à de nouvelles versions GSR2 pour ses récents Sandero et Jogger.

Parmi les autres victimes, citons les Suzuki Ignis, Renault Twingo et Zoe, Toyota GR86 et cela aurait pu être le cas pour l'Alpine A110 si le constructeur n'avait eu l'idée d'en réduire la production. En effet, la norme GSR2 s'applique aux productions à plus de 1 500 exemplaires par an et, en restant sous ce seuil, Alpine échappe à la règle. Il pourra prolonger la carrière de la formidable A110 jusqu'en 2026. Mais sa rareté ne fera qu'aiguiser les convoitises des amateurs de pilotage. Pour les autres modèles, il faudra les commander avant la date fatidique, seule solution pour échapper aux envahissantes bretelles électroniques. Car si elles peuvent être, pour certaines, désactivées, elles se remettent en service à chaque nouveau démarrage afin de satisfaire aux exigences d'EuroNCAP sur les crash tests.

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Commentaires (36)

  • TOUBIB3858

    Il semble que certaines obligations soient contre productive et particulièrement dangereuses.
    Le maintien dans la voie empêche un écart justifié par un obstacle imprévu et vous précipite contre l'obstacle que l'on veut éviter. Pour éviter cet inconvénient très grave, il faut désactiver la fonction à chaque démarrage, ça devient kafkaïen.

  • marie marcelle

    Il faudrait que cette électronique ne tombe jamais en panne (pas le cas actuellement), et que l'acquéreur suive des cours pour apprendre à s'en servir - plus difficile que d'apprendre à conduire.
    Je vais garder ma bonne vieille 3008 hybride de 2014, dont j'ai enfin compris l'utilisation de toutes les commandes, au bout de plusieurs années. Car naturellement le livret vendu avec est incomplet, voire faux par endroits. Qu'en sera-t'il de ces nouvelles machines avec des tableaux de bord dignes d'un jet militaire ?
    Décidément le mieux est l'ennemi du bien.

  • Henri Eugène

    Les instances européennes comptent 43 000 fonctionnaires et assimilés (chiffres 2017)
    Comme je doute que tous (toutes et tous ! ) aient une activité indispensable, mais vraisemblablement une fiche de poste longue comme mon bras, signe du floue de la mission, l’ennui doit gagner, combiné au principe de devoir justifier son salaire (pour les délicats).
    Il reste donc le remplissage du temps de travail par l’invention et la multiplication de normes, sorte de tocs devenant indispensables à un équilibre psychique.
    (L’augmentation du nombre de tués sur les routes, en mars, de 30% par rapport à mars 2023 montre que le problème est ailleurs ; je me trompe ?)