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Il sera bientôt centenaire – il est né en 1905 – et pourtant, le Genève International Motor Show (GIMS) passe bien loin derrière un « maître » rappeur dans les recherches Internet. C'est assez dire que cette manifestation peine à refaire surface alors que naguère encore, on la croyait insubmersible. Volontiers présenté comme la plus belle réunion automobile de la planète, le GIMS a, comme Paris ou Francfort, fortement pâti de la baisse de motivation des constructeurs européens. Avec la tête près du bonnet, ceux-là ont trop écouté leur service de marketing qui leur contait une autre chanson, celle selon laquelle il est plus efficace et moins coûteux de s'exposer derrière une vitrine d'Internet.
Avec ses multi-supports d'écrans et sa communication low cost, celle-ci s'est d'autant mieux imposée que les contrôleurs de gestion ont repris en chœur le même refrain. Ce faisant, ils ont brisé une mélodie enchantée où les belles carrosseries de toutes provenances scintillaient particulièrement sous les sunlights du Palexpo de Genève. À cela deux bonnes saisons, aucune marque ne se sent ici en terrain conquis puisque la neutralité suisse prévaut. Ensuite, la mixité entre les grands constructeurs, les petits émergents, les carrossiers, le luxe et les supercars atteint, ici plus qu'ailleurs, un registre sans aucune fausse note.
L'auteur de ces lignes a participé a pratiquement toutes les éditions qui se sont tenues depuis la fin des années 1970. Mais depuis 2019, le feu sacré n'est plus là et les organisateurs ont eu bien du mérite à remonter leur chapiteau cette année après avoir transféré à Doha, en octobre dernier, l'édition annulée au printemps précédent en Suisse. Ils y ont réuni 180 000 visiteurs alors qu'ils en espèrent les jours prochains 200 000, à comparer aux 600 000 de 2019. Mais l'exposition s'étalait alors sur onze jours au lieu de sept pour cette édition convalescente.
Loin de nous l'idée de les tourner en dérision sur une liste de présents bien trop courte sur ce salon du renouveau (1), des groupes aussi tentaculaires que Stellantis et ses 14 marques ou Volkswagen et ses 12 marques ayant le pouvoir de vie ou de mort sur une telle organisation. Mais les autres Allemands, Anglais, Américains ou Italiens font aussi faux bond. Tant mieux pour les présents, ils y gagneront en visibilité.
Grosses nouveautés à l'affiche
Et leurs nouveautés très attrayantes devraient suffire à créer l'affiche avec, en vedette absolue, la toute nouvelle Renault 5, un événement considérable à l'échelle européenne sur un best-seller devenu électrique. Là réside le pari de Luca de Meo à relire dans Le Point, sachant à quel degré d'attachement au thermique se placent les propriétaires de R5 du passé ou de Clio d'aujourd'hui.
La cousine roumaine pourrait, dès lors, lui voler la vedette avec son Dacia Duster qui n'a plus grand-chose d'une voiture minimale, joue sur les moteurs traditionnels additionnés d'un peu d'hybridation électrique et savonne la planche de Mme Hidalgo qui croit que le SUV est un signe extérieur de richesse.
Sur l'hybridation précisément, les visiteurs regarderont de près l'anglo-chinoise MG3 Hybrid+ qui est la première voiture hybride de la marque. Hybride rappelons-le, cela veut dire un peu d'électricité et beaucoup de thermique et non l'inverse. Qu'un Chinois prenne cette direction sur une voiture à très grandes ambitions planétaires est plus qu'un signe stratégique sur lequel devraient se pencher les constructeurs occidentaux tentés de supprimer les moteurs thermiques.
Renault, avec sa division Horse, y travaille, Stellantis n'a pas abandonné et quelques constructeurs qui ont claironné qu'ils seraient tout électrique avant la date fatidique de 2035 songent sérieusement à réviser leur façon de voir. Viendra le moment de l'expliquer à Genève, Paris ou Munich où un écran ne remplacera jamais le plaisir de toucher un nouveau modèle, d'en faire le tour en détail avant de s'installer à son volant.
(1) ouvert au public du 27 février au 3 mars 2024 à Palexpo de Genève
Si le salon de Genève est né en 1905, il est déjà centenaire. J’imagine que c’est une typo et que l’auteur voulait écrire 1925.