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Les constructeurs ne seront pas obligés de s'y plier mais l'organisme de certification européen sur la sécurité des voitures, Euro NCAP, va exiger un retour en arrière sur l'informatisation à outrance et simplificatrice des tableaux de bord. Simplificatrice parce que le constructeur, en rassemblant toutes les fonctions dans un seul écran central, se passe des commandes déportées au tableau de bord, voire autour du volant et des circuits électriques qui vont avec. Mieux encore, il peut réaliser, parfois à distance, des mises à jour logicielles, voire intégrer de nouvelles fonctions.
En revanche, ce qui peut paraître une facilité dans un bureau d'études, n'est plus du tout le cas lorsqu'on se retrouve sur la route à rechercher une fonction cachée dans une arborescence trop fouillée. Sur les dernières générations de véhicules, quel conducteur accoutumé aux fonctions manuelles d'avant n'a pas perdu son latin – et la route de vue – en recherchant des fonctions secondaires dans l'écran tactile ? Changer le réglage de la climatisation où l'orientation des flux, rechercher un morceau musical, pianoter pour consulter le GPS ou le Web embarqué, lire ses messages ou pire ses e-mails, la dérive constante du prétendu « service à bord » a dépassé les limites d'une sécurité bien comprise.
Euro NCAP s'alarme enfin de cette dérive que nous avons été parmi les premiers à dénoncer depuis l'irruption de Tesla et ses écrans tactiles géants. Nous avions ici même signalé en août 2022 l'étude de notre confrère suédois Vi Bilägare qui avait fait la démonstration des risques encourus en rassemblant onze voitures modernes de différents constructeurs sur un aérodrome. Il s'agissait de mesurer le temps nécessaire aux conducteurs-cobayes pour effectuer différentes tâches simples, comme changer de station radio ou régler la climatisation.
Cet exercice était naturellement effectué après s'être accoutumé aux différents systèmes et alors que la voiture roulait à 110 km/h dans un environnement sans circulation et de ce fait très sécurisé. Comme point de comparaison, les testeurs ont choisi une voiture de l'ancien temps, dépourvue d'écran tactile, une Volvo V70 de 17 ans. Bilan, c'est la vénérable Volvo qui avait remporté haut la main la confrontation en ne détournant pas l'attention des conducteurs.
Regarder la route ou l'écran ?
Depuis le test, la situation s'est encore dégradée avec les dernières nouveautés et notamment, chez Tesla, la suppression sur la dernière Model 3 des commodos et des clignotants qui sont désormais disposés sur les branches du volant. Même chose chez Volvo sur le EX 30 dont plus aucune fonction n'est déportée de l'écran central ce qui occasionne une forte perturbation des gestes réflexes du conducteur. Les boutons de commande classiques ont disparu, mais la connectivité et les applications multimédias connexes Google sont intégrées, notamment Assistant, Maps et Play.
Euro NCAP, qui attribue chaque année des étoiles de 1 à 5 en fonction de la sécurité de chaque véhicule, a averti que désormais, cette simplification à outrance des commandes serait pénalisée. Cela ne veut pas dire qu'elles seront interdites, mais les constructeurs qui y auraient recours exagérément se verraient dans l'impossibilité d'atteindre la note maximale très convoitée de 5 étoiles.
Matthew Avery, directeur de la stratégie et du développement d'Euro NCAP est sans ambiguïté : « Bien sûr, l'utilisation des écrans tactiles est un problème à l'échelle de l'industrie dit-il, avec presque tous les constructeurs automobiles déplaçant les commandes clés sur des écrans tactiles centraux, obligeant les conducteurs à quitter la route des yeux des yeux et augmentant le risque d'accident et de distraction ».
Certains constructeurs comme Volkswagen se sont aperçus des excès et des dérives de ce système en replaçant à la base de l'écran un certain nombre de boutons en accès immédiat. Une voie non suivie par Volvo, qui fut en son temps un chantre de la sécurité, mais qui confie désormais toute la logique de conduite de son EX 30 à Google.
Je confirme vivement : Sur une voiture de location Peugeot nous n'avons pas été f... De trouver la clim (et à l'arrêt en plus) ! Par ailleurs très bonne voiture. Heureusement c'était en mi saison... Nous n'avions pas la doc.
J'ai une vieille Peugeot de 2002 (406 coupé), je trouve le tableau de bord parfait, très clair, très intuitif. Et tout marche...
Par ailleurs je soupçonne ces écrans de mal vieillir sans qu'on puisse les remplacer facilement.
Absurdité ergonomique comle celle du compteur de vitesse déroulant des Citroën GS des années 1970… ou du tableau de bord central (loin des yeux du conducteur) de certains mono spaces.
Pareil pour mon Mazda qui, en plus, interdit le tactile en roulant. A mon avis grosse source d'accident