De grands axes routiers bloqués : pourquoi les chauffeurs de taxi manifestent ce lundi

En colère, ils se mobilisent contre la nouvelle loi de finances de la Sécurité sociale qui mutualise les trajets médicalisés des patients.

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Les chauffeurs de taxi prévoient plusieurs points de blocage en France ce lundi 4 mars contre la réforme du tarif des transports sanitaires. (Photo d'illustration datant de janvier 2024) 
Les chauffeurs de taxi prévoient plusieurs points de blocage en France ce lundi 4 mars contre la réforme du tarif des transports sanitaires. (Photo d'illustration datant de janvier 2024)  © Sipa

Temps de lecture : 2 min

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Barrages, opérations escargot, cortèges… La circulation s'annonce difficile ce lundi 4 mars sur les grands axes routiers. Un peu plus d'un mois après leur dernière action, les chauffeurs de taxi se mobilisent à nouveau ce lundi matin dans toute la France. La mobilisation risque d'être forte dans la capitale, où les syndicats appellent les chauffeurs à se rassembler dans les départements franciliens avant de « converger vers Paris ». 

Comme lors de leur dernière mobilisation, les chauffeurs de taxi, opposés à l'obligation des transports partagés sanitaires, demandent le retrait de la convention avec la Caisse nationale de l'assurance maladie.

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Covoiturage sanitaire

Depuis plusieurs mois, les chauffeurs de taxi s'opposent à l'article 30 de la loi de finances de la Sécurité sociale. Celle-ci prévoit d'abaisser le remboursement du taxi, ou d'un autre véhicule sanitaire, à un malade qui refuserait de le partager avec un autre patient.

Cette mesure « concerne les transports programmés uniquement », avait précisé Thomas Cazenave, ministre délégué chargé des Comptes publics. Si le patient refuse, il devra « faire l'avance de frais et ne sera remboursé par l'assurance maladie que sur la base du tarif de transport partagé ».

L'idée est de réduire le coût des trajets pour la Sécurité sociale à hauteur de 100 millions d'euros par an entre 2025 et 2027, ainsi que l'empreinte carbone. Actuellement, près de 15 % des trajets sont déjà partagés.

Retour à des tarifs en vigueur en 2014

Pour la Fnat et la FNDT, les deux fédérations syndicales du taxi qui soutiennent cette mobilisation, cette nouvelle tarification est jugée « insoutenable ». « Les taxis poussent un cri d'alarme après un énième coup porté à leur activité, cette fois au détriment des malades, des citoyens », écrivent-elles dans un communiqué commun.

« Cela veut dire qu'on reviendra aux tarifs qui étaient en vigueur en… 2014 ! Ce n'est pas possible. Les taxis, qui souffrent déjà de la concurrence des VTC, n'avaient pas besoin de ça. Ils sont à bout », a estimé Emmanuelle Cordier, présidente de la FNDT, auprès du Parisien.

À LIRE AUSSI Uber face à un procès historique en concurrence déloyaleLes deux fédérations syndicales déclarent que les « taxis tirent la sonnette d'alarme ». Ils craignent que « la nouvelle tarification force les entreprises de taxis à refuser les prises en charge pour protéger [leur] équilibre économique ».

« La souffrance des chauffeurs n'est pas sans rappeler le désespoir d'une autre profession, celle des agriculteurs », jugent-elles.

Un service minimum est néanmoins maintenu, en parallèle de la mobilisation de ce lundi, pour permettre d'assurer les rendez-vous médicaux des patients.

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Commentaires (20)

  • CLAUDINALBI

    Les taxis sont heureux, ils sont idem les toubibs, certains d'être remboursés...

    Tous les taxis profitent de l'obligation de leurs clients malades à se rendre à leurs rendez vous...

    Etrangement, sur Albi et le Tarn, les taxis profitent de l'obligations des tarnais à rejoindre des pôles médicaux absents de Castres ou Albi...

    La CAF devra se rapprocher de l'ARS, afin de promouvoir les déserts médicaux, l'ARS étant ce nodule deléterre, les sociétés de taxi en profitant autant que les kinés...

    Ceux là autant que les généralistes, dans tous nos epadh se goinfrent d'actes...

    taxis, généralistes, kinés... !

  • stud38

    Ce nest pas le legislateur qui est en cause : comme vous le dites les lois sont claires. Ce sont les juges de terrain, souvent du coté des grevistes, qui en font a leur guise. En cas de piquet de greve qui bloque l’acces a une usine, vous pouvez toujours saisir le juge des referrés pour obtenir un deblocage sous asreinte financiere ou meme avec intervention des forces de l‘ordre. La plupart du temps le juge mettra votre requete sous la pile.

  • atmos77

    Les vsl pratiquent depuis longtemps le covoiturage. Ils emmènent plusieurs patients au même endroit et facturent à la sécu autant de déplacements…
    La sécu, c’est notre argent, nos cotisations et un déficit chronique. Alors, remettre de l’ordre dans tout ce foutoir, c’est salutaire !