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C'est un nouveau défi pour cet amoureux du sport automobile. Après deux années passées en Formule 1, au volant d'une modeste Haas, Mick Schumacher s'est retrouvé sans volant en 2023. Une situation jamais simple à gérer, pour un compétiteur né, dont la course coule dans les veines.
C'est dans le réputé Championnat du monde d'endurance (WEC) que l'Allemand de 25 ans, fils de la légende Michael, a trouvé refuge. Et c'est en rejoignant les rangs d'Alpine, l'ambitieuse écurie française qui est l'une des rares – avec Ferrari – à mener de front un programme en F1 et un autre en endurance, au sommet du sport automobile.
À LIRE AUSSI WEC 2024 : parce qu'il n'y a pas que la Formule 1 dans la vieRencontré par Le Point à Imola, en Italie, en marge de la deuxième manche de la saison, le jeune pilote se confie sur cette nouvelle expérience, sur ses ambitions, et sur les légendaires 24 Heures du Mans qui se profilent.
Le Point : Vous voilà de retour au volant d'une voiture de course, chez Alpine, pour le Championnat du monde d'endurance. Comment se passe cette nouvelle aventure ?
Mick Schumacher : C'est tout simplement super d'être de retour dans une voiture de course, ça m'avait beaucoup manqué. Je suis toujours à la recherche de compétition, donc c'est une super sensation. Je suis impatient de voir comment Le Mans va se dérouler, je crois que c'est vraiment par ça que tout le monde est attiré et excité. J'en entends parler de manière constante, tout le temps.
Vous venez de la Formule 1, après des années de compétition en monoplace. Ici, vous devez partager votre voiture avec deux autres pilotes, Nicolas Lapierre et Mathieux Vaxivière. N'est-ce pas trop perturbant ?
J'ai deux très bons coéquipiers heureusement, qui ont beaucoup d'expérience et qui viennent aussi de la monoplace. Du coup, ils étaient préparés à ça, dans un certain sens. Ils savaient que je venais de la monoplace, que j'ai l'esprit d'un pilote de monoplace. Mais, très honnêtement, je fais une distinction très claire entre le Championnat du monde d'endurance (WEC) et la Formule 1, c'est vraiment différent. Et c'est pour ça que le fait de partager une voiture me semble encore un tout petit peu bizarre. (Sourire)
En Formule 1, on parle du pilote avant l'équipe. Ici, la première chose que les spectateurs voient, c'est l'équipe, la marque, avant les pilotes. Est-ce que ça change quoi que ce soit pour vous ?
Il n'a jamais été question de moi ici. Vous savez, je suis là parce que c'est ce que j'aime le plus. J'aime le sport, j'aime la course. Ce qu'il se passe après est secondaire. Ici, nous partageons la lumière et c'est grâce au respect qu'on acquiert eu égard au travail qu'on réalise en commun.
Cette année est une année d'apprentissage pour Alpine, dont c'est la première saison en catégorie Hypercar, avec une nouvelle voiture. Quels sont vos objectifs ?
Il faut rappeler que ce projet est en route depuis peut-être neuf ou dix mois maintenant. Et nous avons déjà marqué des points, ce qui est un succès. Je dirais que l'objectif maintenant c'est de continuer à en apprendre davantage sur la voiture, et de continuer à se préparer autant que nous le pouvons.
Tough qualifying session today! Let’s fight back to the front tomorrow and grab some points! ����
— Alpine Endurance Team (@SignatechAlpine) April 20, 2024
⏱️ #35 | P17 - 01:31.980
⏱️ #36 | P18 - 01:32.054 pic.twitter.com/bJWzQCv4wn
Les 24 Heures du Mans sont une épreuve à part dans le monde du sport automobile. Certains pilotes la considèrent comme la plus grande course de tous les temps, d'autres ne l'aiment pas du tout. La question de la sécurité revient souvent. Comment l'appréhendez-vous ?
J'ai aussi des préoccupations sur la sécurité, pour être honnête. D'un côté, ça n'a jamais été un de mes objectifs de courir au Mans, pour rester franc. De l'autre, je suis très heureux et reconnaissant d'être ici, dans ce championnat, avec cette équipe française.
Je n’entends que des choses positives, et encore plus ici, chez Alpine
Je me ferai mon opinion, mais là tout de suite c'est difficile de vous dire comment je me sens parce que je ne sais pas à quoi m'attendre. Nico [Hulkenberg, autre pilote allemand de Formule 1 qui a remporté les 24 Heures du Mans en 2015 avec Porsche, NDLR] est venu y courir avec beaucoup de réussite, donc, forcément, il apprécie l'épreuve. D'autres ont des sentiments plus partagés. Mais maintenant je n'entends que des choses positives, et encore plus ici, chez Alpine.
Votre ami, Sebastian Vettel, quadruple champion du monde de Formule 1 parti à la retraite en 2022, a réalisé un test au volant d'une Porsche Hypercar. En avez-vous parlé, et est-ce que vous aimeriez qu'il vous rejoigne dans ce championnat ?
Sebastian a une très grande expérience dans le sport automobile. S'il décide de venir, il viendra. Il n'a pas besoin d'être persuadé par moi. En tout cas, c'était chouette de le voir de retour dans une voiture de course.
Nous avons couru notre dernière course en Formule 1 ensemble [lors du Grand Prix d'Abou Dabi 2022, NDLR], et en ce qui me concerne je savais que c'était juste une question de temps avant que je sois de retour dans une voiture de course. Pour Sebastian, le « go » n'est peut-être pas pour tout de suite, mais je suis sûr qu'à un moment donné il voudra revenir à la course.
L'automobile est née conjointement en France et en Allemagne...
Ce talentueux garçon, chez nous, c'est finalement un très beau symbole !
Qu’il s’appelle Schumacher, car sinon, personne n’en parlerait.
Il n’a pas le coup de volant de son père !