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À Shanghai, le management du MG Motors, qui appartient au mastodonte parapublic chinois Shanghai Automotive Industry Corporation (SAIC) depuis 2007, ne pipe mot. Le suspense reste entier quant à la localisation de sa future usine européenne. Le constructeur automobile, autrefois britannique et connu pour ses élégants coupés sportifs, envisage soit la reprise d'un site industriel, soit la construction d'un nouveau.
Son homologue BYD a, lui, déjà tranché : ce sera la Hongrie, où il fabrique déjà depuis 2016 des bus électriques. Le fondateur du rival de Tesla Wang Chuanfu a officialisé cette semaine la phase préliminaire de la construction du site à Szeged.
Il s'agit de la première usine de véhicules particuliers d'un constructeur chinois sur le Vieux Continent. Un autre géant chinois a opté pour la Hongrie : CATL (Contemporary Amperex Technology Co., Limited), leader mondial des batteries pour véhicules électriques, qui bâtit une deuxième usine dans le pays, la première se situant en Thuringe, en Allemagne.
Délais de livraison rallongés
MG Motors devrait dévoiler son lieu d'implantation cette année. Le temps commence à presser. Primo, depuis son retour en Europe, en mars 2020, la marque centenaire ne cesse d'augmenter ses ventes. L'année dernière, MG a écoulé plus de 230 000 voitures dans la région, Royaume-Uni compris. Les modèles tels que la berline MG4 ou le SUV ZS sont fabriqués en Chine et proposés en Europe à des prix qui affolent les concurrents.
Aujourd'hui, la marque paierait, selon les spécialistes, plus de 1 000 euros de transport pour faire venir par bateau ses véhicules. Un coût qui ne cesse d'augmenter avec la fermeture de la mer Rouge en raison des abordages par les militants houthis du Yémen.
« Les bateaux perdent trois semaines à contourner l'Afrique avant d'arriver aux ports de Barcelone et du Havre. Cela génère des délais de livraison rallongés et des coûts, car les bateaux sont parfois immobilisés sans pouvoir décharger », convient Julien Robert, directeur des ventes en France. MG doit également supporter des droits de douane de 10 % pour importer dans l'Union européenne.
En outre, la Commission de Bruxelles a lancé une enquête sur les généreuses subventions accordées par les autorités chinoises aux constructeurs locaux, soupçonnés de vendre à perte. Si son verdict n'est pas attendu avant plusieurs mois, la pression s'est accrue sur les constructeurs en lien avec Pékin.
Autant de raisons qui incitent SAIC à avoir une présence industrielle sur le Vieux Continent. « En termes de logistique, une usine européenne vaut le coup à partir de 300 000 à 400 000 voitures », précise Clément Lefèvre, responsable des relations publiques de MG pour la France.
Concours de beauté
Le concours de beauté entre les pays européens auprès du management chinois de la filiale de SAIC a donc débuté. Les noms des candidats sérieux qui circulent sont nombreux : la France, qui tente de pousser notamment le dossier du pôle électrique en train de se constituer dans les Hauts-de-France ; l'Espagne, compétitive en termes de coûts ; l'Allemagne, qui accueille déjà Tesla à Berlin.À l'Est, on parle surtout de la Pologne et de la Hongrie, pays donc choisi par BYD. À la suite du Brexit, le Royaume-Uni – où MG a revendu son usine de Longbridge où il a toujours un bureau d'études – ne semble guère avoir de chances. Il reste néanmoins le premier marché de la région avec 80 000 immatriculations l'année dernière, contre 34 000 en France, deuxième.
La filiale de SAIC table sur un de 30 000 unités vendues en France pour 2024. « Si le pays n'avait pas enlevé le bonus écologique, j'aurais présenté un plan à 60 000 voitures commercialisées », déplore Julien Robert. Pour soutenir les ventes, MG propose des remises de 7 000 euros en ce début d'année.
Quatre nouveaux modèles doivent arriver dans les prochaines semaines : la MG3 hybride, qui sera dévoilée au Salon de Genève à la fin février, le ZS hybride, le SUV hybride rechargeable EHS et le cabriolet sportif Cyberster, qui renoue avec le passé de la marque et devrait être proposé aux alentours des 60 000 euros.
@pl16 : Malheureusement d'accord avec vous, même si j'espère me tromper.
Et surtout, si on se trompe, que ce soit sans subvention d'état excessive : Je n'ai pas envie de payer ces voitures avec mes impôts.
Pour attirer cette usine, il faudrait repasser aux quarante heures par semaine. Combien d'heures travaillent-ils par semaine en Hongrie ?!
Notre seul atout est l'emplacement au cœur de la riche Europe de l'ouest, et l'infrastructure logistique.
Nos "constructeurs nationaux" n'ont pas à être inquiets... Nous n'en avons plus. Dieu merci juste à côté il y a Mercedes !
CETTE MARQUE BRITANNIQUE ? Mg POUR morris garage, aurait eu cent ans cette année.