Agriculteurs à Rungis : 91 personnes interpellées, le point sur la situation

Au moins 91 agriculteurs ont été interpellés à Rungis après des « dégradations » commises dans une zone de stockage du marché.

L.D. et Jé. M. pour Le Point (avec AFP)

Temps de lecture : 5 min

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La mobilisation ne faiblit pas. Des agriculteurs en colère sont arrivés ce mercredi 31 janvier à Rungis, malgré les tentatives de l'exécutif pour dissiper le malaise paysan et convaincre les manifestants de cesser leur mobilisation. Après une intrusion d'agriculteurs dans une « zone de stockage » du marché de gros, où des « dégradations » ont été commises, 91 personnes ont été interpellées, selon une source policière contactée par l'Agence France-Presse (AFP). 

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D'autres agriculteurs continuent leur progression vers Lyon, avec pour objectif de faire le blocus de la deuxième ville de France. Voici un point sur la situation.

91 interpellations

Des agriculteurs sont entrés un court instant dans une zone de stockage du marché de Rungis et y ont commis des dégradations. Ils ont été sortis des lieux par les forces de l'ordre. Au total, 91 personnes ont été interpellées puis placées en garde à vue, a indiqué à l'AFP une source policière. Pour assurer le maintien de l'ordre, 20 compagnies de CRS seront déployées jeudi en région parisienne, a révélé BFMTV.

Des tracteurs au marché de Rungis

Les premiers agriculteurs venus d'Agen sont arrivés à Rungis ce mercredi après-midi, selon les informations du Figaro. Le groupe de manifestants « a explosé dans la matinée pour mettre la pagaille et semer les forces de l'ordre », a confié un agriculteur au journal. « C'est pour ça qu'on est là, sinon on y serait encore. » BFMTV rapporte de son côté que plusieurs tracteurs sont arrivés en Île-de-France, dans l'Essonne et se dirigent vers Paris, entourés de voitures de la gendarmerie.

6 000 manifestants ce mercredi

Selon une source policière à l'AFP, le nombre de blocages s'élève à la mi-journée à plus de 80. 4 500 engins et 6 000 manifestants sont également mobilisés. Des blocages qui ont mis à l'arrêt des milliers de camions en France, et provoqué de nombreux retards et frais supplémentaires chez les transporteurs. Ces derniers ont demandé des « mesures de soutien à très court terme » pour des entreprises « exsangues », indique l'agence de presse.

Une centaine de points de blocage et 10 000 manifestants

Il y a en France, ce mercredi, « plus de 100 points de blocage » et 10 000 manifestants, selon les chiffres communiqués par Gérald Darmanin, sur France 2. Le ministre de l'Intérieur a aussi rappelé quelles sont les « lignes rouges » posées par le gouvernement : « Ils ne s'en prennent pas aux forces de l'ordre, ils n'entrent pas dans Rungis, ils n'entrent pas dans les aéroports parisiens, pas dans Paris. Mais si jamais ils devaient le faire, évidemment je le répète, nous ne laisserions pas faire », a-t-il dit.

Des syndicats reçus par Gabriel Attal à Matignon

Des sources au sein de l'exécutif ont affirmé à l'Agence France-Presse que le Premier ministre Gabriel Attal s'est entretenu dans la matinée avec les représentants de deux syndicats paysans, la Confédération paysanne et la Coordination rurale. Le Premier ministre a reçu à 10 heures la porte-parole de la Confédération paysanne, Laurence Marandola, puis à 11 h 30 la présidente de la Coordination rurale, Véronique Le Floc'h, après avoir échangé longuement avec le syndicat majoritaire FNSEA lundi soir et mardi soir. « Le reste des annonces va se jouer au niveau européen », a précisé la même source à l'AFP alors qu'Emmanuel Macron doit participer à un sommet européen jeudi.

Le président de la FNSEA veut modérer l'« énorme attente »

Le président de la FNSEA s'emploie à modérer l'« énorme attente » des agriculteurs, qui « va peut-être même au-delà de ce qu'on imagine, avec évidemment […] des sujets qui ne se règlent pas en trois jours. Donc j'essaie d'appeler au calme et à la raison », a encore ajouté le représentant de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles.

Marc Fesneau promet 80 millions d'euros aux viticulteurs

Avant de se rendre à Bruxelles ce mercredi après-midi « pour une série d'entretiens visant à accélérer le traitement des urgences européennes », le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau a rappelé « l'objectif » de « dialoguer pour apporter un certain nombre de réponses concrètes, et ne pas se retrouver dans une situation de blocus ».

À LIRE AUSSI Les agriculteurs sont-ils invisibles ? L'occasion d'annoncer que le gouvernement mettait 80 millions d'euros d'aides supplémentaires sur la table pour les viticulteurs et qu'il prendrait en charge « les intérêts d'emprunt sur l'année 2024 » pour soulager la trésorerie des vignerons en difficulté.

Huit autoroutes touchées en Île-de-France

Au total en région parisienne, huit autoroutes sont concernées par des barrages et fermetures partielles, selon le site de suivi du trafic Sytadin. Ce sont environ 200 à 300 tracteurs d'agriculteurs en colère qui avancent péniblement en direction de la capitale. Le convoi parti du Sud-Est ce mercredi matin s'est retrouvé coincé dans le Loiret en fin de matinée, selon des journalistes de l'AFP présents sur place. Une vingtaine de tracteurs sont restés bloqués au niveau de Sully-sur-Loire. Sur place, la préfète de la région Centre-Val de Loire et du Loiret, Sophie Brocas, a indiqué à l'AFP « attendre la conclusion » d'une réunion qui se tenait, selon elle, depuis 11 h 30 à Matignon avec des responsables de la Coordination rurale.

À LIRE AUSSI Colère des agriculteurs : Gabriel Attal promet une « exception agricole française », mais ne convainc pas

Les tracteurs se rapprochent de Lyon

Autour de Lyon, les tracteurs continuent leur progression pour encercler la troisième ville de France : après le blocage mardi soir d'une partie de l'autoroute à l'ouest, l'A89, des portions des autoroutes dans les autres directions (A46, A42 et A47) vont aussi être « rapidement » coupées en début de matinée.

Plusieurs axes concernés

Plusieurs autres grands axes de circulation en région – notamment autour d'Orange, Nîmes, Arles, Aix-en-Provence, Grenoble – sont touchés par endroits par des barrages filtrants, blocages ou manifestations. À Nantes, le pont de Cheviré est bloqué.

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Commentaires (47)

  • Pèpèl 38

    Plusieurs solutions complémentaires : Le consommateur doit acheter français et payer le juste prix. L'Etat doit simplifier les procedures et les normes. La concurrence déloyale doit être combattue. Les instances européennes doivent revenir sur les suppressions de droits de douanes prejudiciables aux agriculteurs (Ukraine, Mercosur... ).

  • Frimaire

    Ces malheureux CRS n’ont jamais arrêtés autant de Blacks Blocs destructeurs et violents lors de leurs sorties parisiennes que je sache.

  • Léon Napeau

    @INTERSTELLAR, et hop, un de plus ! Quel apport a la cause et quel element de reflexion supplémentaire pour comprendre cette crise ! Vous devez être intellectuellement épuisé !